Le climat entre la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (Hama) et l’Association des Médias en ligne au Tchad (Amet) s’est durci suite à une déclaration du président de la Hama, Abdéramane Barka Abdoulaye Doningar, lors d’un séminaire sur les élections législatives, provinciales et communales prévues le 29 décembre 2024. Ce séminaire, destiné à former les médias sur les règles de régulation, a pris un tournant controversé lorsque la Hama a annoncé de nouvelles mesures jugées restrictives pour les médias en ligne.
Selon Abdéramane Barka, «tout journal privé, imprimé ou en ligne, qui diffuserait des productions sonores ou audiovisuelles (…) verra sa parution suspendue ou son récépissé de déclaration retiré». Il a justifié cette décision en affirmant que cela vise à mettre fin à la confusion dans le secteur des médias, notamment en période électorale, où certaines plateformes diffusent des messages de haine et de publicité politique payante. Il a souligné que la Hama ne fait qu’appliquer la loi pour ramener de l’ordre et assurer le respect des engagements pris lors des déclarations de parution.
Cette décision, rapporte Rfi, a suscité la colère de l’Amet, dont le président, Belo Bakary, a vivement réagi, qualifiant la mesure de «rétrograde» et de tentative de museler les médias en ligne, qu’il considère comme le secteur le plus dynamique au Tchad. À trois mois des élections, Bakary estime que la Hama cherche à «contrôler la presse» et à affaiblir le rôle des médias dans le processus électoral.
Cependant, M. Abdéramane Barka a répliqué en insistant sur le fait que la mesure ne cible aucun média en particulier, mais cherche à instaurer une régulation conforme à la loi, pour éviter les dérives qui pourraient fragiliser la stabilité du secteur.
La Rédaction
