Neuf individus ont été interpellés par le commissariat de Bopa au sujet des deux amants qui auraient été lynchés par les dignitaires du culte Zangbéto à Oussa-Kpodji un village de l’arrondissement de Possotomé, commune de Bopa, pour avoir entretenu de rapports sexuels extra-conjugales. En effet, la Direction Départementale des Affaires Sociales et de la Microfinance ( Ddasm) du Mono saisie du dossier, a sollicité la police qui a procédé à l’interpellation des gardiens de la tradition, têtes couronnées et chef du village. Ils ont été auditionnés dans la nuit du mardi 9 novembre 2021, au commissariat de police de Bopa. Des sources renseignent par ailleurs qu’ils pourraient être présentés au procureur de la République.
Le récit des faits
Selon le quotidien ‘’Les 4 vérités’’, la femme qui serait une veuve s’est après son veuvage, remise en couple avec un cultivateur. Ainsi, le mari de la dame en question aurait eu vent d’une information faisant cas d’une supposée relation entre sa femme et un jeune-homme, métayer de son état, hébergé dans le village par le neveu du cultivateur. Ce dernier serait venu dans le village pour des travaux champêtres. La source indique que la femme et le jeune métayer auraient des relations amoureuses proscrites par la tradition. Suite aux bruits de couloirs sur l’idylle entre sa femme et un autre, le vieux cultivateur aurait sollicité l’intervention des dignitaires du culte Zangbéto. Une situation qui a conduit le jeune à quitter le village d’Oussa Kpodji pour Oussa Tokpa où, il s’est pris une chambre. Et malgré la distance qui les séparait, la flamme d’amour entre les deux amants ne s’est pas éteinte. Une visite de la femme à son amant dans sa nouvelle gite à Oussa Tokpa serait la goutte d’eau qui a fait débordé le vase. C’est alors que le jeune-homme et la femme ont été convoqués sous l’arbre à palabres par les dignitaires du culte Zangbéto pour être écoutés et passer quelques rituels du vodoun Zangbéto conformément à une tradition du village qui interdit à une femme mariée d’avoir des relations sexuelles extra-conjugales ni de fréquenter un autre homme en dehors de son mari. Contrairement aux informations relayées la veille par nombre de médias, un jeune interrogé par les confrères du journal ‘’Les 4 vérités’’ confie que la femme et le jeune « n’ont pas été ligotés », ni attachés comme des bêtes. « Ils n’étaient pas non plus mis à genoux, torse nu. Comme l’exige la tradition, l’homme et la femme ont été sommés de payer une somme d’argent, de donner des bouteilles de Sodabi et de boissons sucrées sans oublier un panier de moustiques et un cochon. Le jeune devait apaiser les dignitaires de Oussa Kpodji comme ceux de Oussa Tokpa », a expliqué le jeune de la localité qui précise que les mis en cause avaient la possibilité de donner les présents demandés sur place après le verdict ou obtenir amende favorable et amener les boissons et la somme d’argent un jour qu’ils proposeront et qui sera convenu de commun accord avec les dignitaires.
Il faut préciser cependant que, le jeune homme aurait disparu par la suite et est resté introuvable jusqu’à ce jour. Il ne fait donc pas partie des neuf individus interpellés par la justice. Certains font croire qu’il aurait été conduit hors du village et interdit d’y remettre pied après le jugement des dignitaires.
Gniré MASSARA (Stg Cfoman-Daabaaru)
