
Lors de la formation
L’association Kabiéssi de l’artiste Amina Orou Bouandoko alias Amy Mako est résolument engagée à faire la promotion des jeunes filles dans le domaine de la musique. Une manière pour l’artiste d’assurer la relève et l’autonomisation de la femme. Pour y arriver, elle a initié et mis en œuvre le projet de formation de jeunes filles en instruments de musique avec acquisition de matériels de concert et de diffusion de spectacle live. Ce projet est financé par la Coopération Suisse avec le soutien des sponsors comme mairie de Parakou, le groupe de presse Daabaaru, Les angles d’Afrique, l’espace culturel Windèpkè et l’institut français de Parakou.
Le samedi 12 avril 2025, la rédaction de Daabaaru est allée au Centre des Arts et du Sport (Cas) de Parakou où se déroule la formation afin de s’enquérir de l’évolution des activités. Pour l’artiste Amina Orou Bouandoko alias Amy Mako, cette formation prévue du 3 février au 31 juillet 2025, prend en compte une vingtaine de jeunes filles des collèges et universités de la ville de Parakou. A l’en croire, le projet vise à former des jeunes filles en instruments de musique tout en mettant en place des pépinières pour une relève de qualité de l’orchestre féminin Kabiéssi sans oublier leur autonomisation. «Nous, on est en train de grandir pour ne pas dire de vieillir. Donc, il ne faut pas oublier la pérennisation de ce qu’on est en train de faire pour que ça reste pendant longtemps. L’idée et l’objectif, c’est d’aller plus loin avec ce qu’on est en train de faire. Même si moi je suis fatiguée, il faut qu’il y ait d’autres filles qui continuent à garder le flambeau allumé avec détermination et engagement afin qu’elles puissent former aussi d’autres générations», a-t-elle fait savoir. Tout en remerciant le partenaire financier du projet la Coopérative Suisse et les sponsors, l’artiste Amy Mako a appelé au soutien du gouvernement béninois, des opérateurs économiques, des femmes et bien d’autres personnes de bonne volonté.

Quelques jeunes filles lors de la formation
Le coach Stanislas Vissoh est chargé de former les jeunes filles participantes dans la maîtrise des instruments à vent. «J’apprends aux jeunes filles à avoir une base pour pouvoir jouer déjà aux instruments à vent que ce soit de la trompette, du trombone, du saxophone et bien d’autres», a-t-il expliqué. Selon lui, il est important de mettre l’accent sur la théorie musicale et la pratique instrumentale. «Nous mettons beaucoup plus l’accent sur la théorie musicale, parce qu’il est vraiment important aujourd’hui d’aller vers la théorie musicale pour pouvoir apprendre à écrire la musique et à lire la musique. Sans quoi, ce serait un peu difficile de pouvoir vendre au-delà des frontières ce que nous avons comme culture, comme tradition musicale que nous avons chez nous», a ajouté Stanislas Vissoh. Il a, par ailleurs, confié qu’«on est en train d’apprendre déjà à travailler le son, la posture, les techniques pour pouvoir réellement avoir un son stable pour pouvoir jouer».
Les bénéficiaires seront formées en instruments de musique notamment la guitare, le saxophone, le piano, la batterie, la trompette et bien d’autres. Naffisath Thiamiou participante à cette formation et étudiante en 2e année de la Fdsp de l’Université de Parakou, s’est réjouie pour cette opportunité à elle offerte. «J’ai appris beaucoup de choses à savoir comment tenir la trompette, la posture, les différentes parties de la trompette. On a appris qu’on garde la trompette avec la main gauche, on a appris aussi les solfèges et on a appris à jouer des notes» a-t-elle rappelé. Au terme de cette formation, Naffisath Thiamiou compte voyager pour aller jouer la musique, non seulement au Bénin, mais aussi à l’extérieur. «Aller montrer aux autres que les femmes aussi ont vraiment du talent en musique. Donc la musique n’est pas seulement réservée aux hommes», pense-t-elle.
De son côté, Ornéla Affangbegnon étudiante en 2e année de la Faseg à l’Université de Parakou a souligné que cette formation va également assurer leur autonomisation. C’est pourquoi, elle a remercié l’association Kabiéssi pour avoir initié ce projet avec le financement de la Coopération Suisse.
Pour rappel, une restitution de la formation sera faite dans les collèges et universités à travers des concerts lives.
Wilfried AGNINNIN