ACCÈS AUX SOINS DE SANTE DE QUALITE DANS LES HOPITAUX PUBLICS : Un os dans la gorge des gouvernants africains

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Du Bénin en passant par le Sénégal, le Mali et bien d’autres pays d’Afrique, la mauvaise qualité des soins de santé et le manque de matériels de travail sophistiqués constituent un problème majeur pour les hôpitaux publics. Malgré les efforts des gouvernants et acteurs de la chaîne de santé publique, cette situation reste et demeure une problématique sans solutions.

Selon un dossier réalisé par le magazine panafricain “Jeune Afrique”, prononcer simplement le nom d’hôpital public devant un africain peut amener celui-ci à couper net la conversation avec vous, comme quoi les établissements de soins publics laissent à désirer sur ce continent. Colère, fatalisme, négligence, sont des comportements parmi tant d’autres qui caractérisent les agents servant dans ces lieux. L’on se souvient certainement avoir appris lors d’une conversation entre amis ou lu dans un organe de presse, l’information faisant cas de décès de nouveau-nés, d’amputations injustifiés, pathologie mortelle détectée trop tard par manque de matériel en état et patients séquestrés pour non payement des frais d’hospitalisation. D’ailleurs, le média panafricain fait cas de la diffusion sur les réseaux sociaux, de vidéos montrant le Centre Hospitalier Universitaire (Chu) de Yopougon en Côte-d’Ivoire, envahi par les eaux. A Dakar au Sénégal, c’est le cas d’un médecin togolais qui, « soigne tout pour 80 000 francs Cfa, médicaments compris », qui fait l’actualité dans le secteur de la santé.

Et même au Bénin, des exemples du genre sont légions dans plusieurs hôpitaux. L’on n’oubliera pas de si tôt, le cas de cette dame morte en couche en 2021, dans un hôpital de Karimama à cause de la négligence de la sage-femme en service ou encore, celui de dame Azandofidé Démahoué qui a été retenue pendant deux semaines environ à l’hôpital de zone Allada-Zè-Toffo pour non paiement d’une facture de 98 945 Fcfa représentant les frais liés à l’accouchement par césarienne de son huitième enfant qui a été révélé par le journal “Matin Libre” dans le cas d’une enquête. La réputation des hôpitaux publics africains en matière d’offre de soins est déplorable. Une situation qui peut être due à plusieurs raisons.

Quelques raisons

Le secteur sanitaire est l’un des domaines les plus sensibles car traitant de la santé humaine qui pourtant n’a pas de prix. Mais malheureusement, les dirigeants au sommet de l’Etat peinent à investir des moyens pour son bon fonctionnement. Conséquence, les agents mal payés et multitâches à cause du manque de personnels qualifiés sont obligés souvent sans le vouloir, de boycotter le travail pour lequel ils sont recrutés. Les patients quant à eux, doivent subir chaque jour, la colère et l’indignation de ces agents qui traînent une forte carapace liée à leur mauvaise condition de travail. Par ailleurs, l’état défectueux des matériels de travail et le manque de conscience professionnelle de certains agents entraînent la mauvaise qualité des soins offerts dans ces lieux. Toute chose qui amène les patients mécontents et ayant les moyens à s’orienter vers les continents européen, américain ou même les pays du Maghreb qui eux, offrent des soins de qualité. Les indigents ne pouvant pas se faire soigner dans ces hôpitaux de référence, sont obligés de recourir aux phytothérapeutes pour avoir satisfaction.

Néanmoins, même si la situation du système sanitaire du continent est loin de la perfection, il faut reconnaître que des efforts louables sont en train d’être faits dans plusieurs États pour renverser la tendance. Au Bénin, le gouvernement met en œuvre des projets de construction d’hôpitaux modernes comme celui en cours à Abomey-Calavi pour un tant soit peu, réduire les cas d’évacuations sanitaires enregistrés chaque année. De même, l’Etat béninois a octroyé des bourses de formation à certains médecins pour le renforcement de leurs capacités à l’étranger.

Samira ZAKARI

 

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