
Présidium
Le mardi 15 avril 2025, l’atelier de restitution et de validation des outils de construction de la cohésion sociale s’est déroulé dans la ville de Natitingou. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du programme d’Appui à la Gouvernance locale et au Renforcement de l’Attractivité Territoriale (Agora) mis en œuvre par le Consortium Reid-Particip avec le financement de la Coopération Suisse au Bénin. Après la présentation des outils de construction notamment l’état des lieux de la cohésion sociale dans la zone d’intervention du programme Agora et la cartographie des acteurs intervenant dans cette zone, les participants ont validé ces outils avec à la clé des recommandations.
Wilfried AGNINNIN
Les acteurs du Programme Agora sont résolument engagés pour le renforcement de la cohésion sociale au sein des communautés dans les départements du Borgou, de l’Alibori, de l’Atacora et de la Donga. C’est également un engagement pour l’instauration d’un climat de paix, de sécurité et de collaboration entre les différents acteurs. Au cours de l’atelier, l’état des lieux de la cohésion sociale au Nord-Bénin et la cartographie des acteurs intervenant sur cette question ont été présentés aux acteurs. Ils sont composés des préfectures des 4 départements du nord, des Associations de Communes (Apida, Adecob, Acad), des acteurs du Ministère de la Décentralisation et de le Gouvernance Locale, ceux du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, et des partenaires des projets/programmes en tant que personnes ressources.

Des maires
La communication du consultant, Dr Abdel-Aziz Mossi, socio-anthropologue et enseignant-chercheur, a tourné essentiellement sur les aspects liés à la cohésion horizontale c’est-à-dire les rapports entre les communautés, et la cohésion verticale qui concerne les rapports entre les communautés et les gouvernants. A l’en croire, plusieurs facteurs fragilisent la cohésion sociale au sein des communautés dans le nord du Bénin. Il s’agit entre autres, des facteurs socio-culturels, socio-économiques, la question de gouvernance des ressources et les réformes de l’État. «(…) On peut retenir en gros que les participant.e.s à cet atelier ont apprécié les résultats de l’analyse faite et ont apporté également un certain nombre de nuances que nous allons prendre en compte pour finaliser le document(…)», a-t-il confié. Des recommandations ont été faites notamment la prise en compte des points de vue de certains acteurs, surtout les acteurs étatiques ; la prise en compte d’un certain nombre de communautés qui semblent être très stigmatisées ; la question de l’emploi des jeunes et celle de l’inclusion notamment de la place des femmes. En ce qui concerne la cartographie des interventions en matière de cohésion sociale, le consultant Dr Abdel-Aziz Mossi a fait savoir que les associations et organisations qui travaillent sur cette question ont été identifiées. Des stratégies seront mises en place pour la coordination de leurs actions sur le terrain.
Participant à l’atelier, le maire de Banikoara, Bio Sarako Tamou, membre de l’Apida a reconnu l’importance de cet atelier pour les communes des quatre départements du nord-Bénin. «Ces outils de construction de la cohésion sociale sont très cruciaux pour renforcer le vivre-ensemble dans nos communautés, pour faire en sorte que les communautés vivent en parfaite cohabitation et travaillent ensemble pour le développement. Nous avons compris qu’il est important au sein de nos communautés d’instaurer la solidarité, la confiance et surtout l’inclusion. L’inclusion de toutes les communautés, l’inclusion de toutes les couches socioprofessionnelles(…)», s’est-il réjoui. De son côté, Monique Sogan chargée des services sociaux de base, du genre et de l’inclusion sociale à l’Acad a souligné que les femmes constituent un pilier de vie. A l’en croire, il est important de les prendre véritablement en compte dans le renforcement de la cohésion sociale au sein des communautés.

Des participants
Au terme de l’atelier, le Représentant du ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale Aubert Dieudonné Hodonou, a remercié tous les participant.e.s pour la qualité des échanges qui ont permis de faire des recommandations pertinentes. «(…) Avec le programme Agora et la construction de cette cohésion sociale, les Ong, les acteurs impliqués doivent jouer particulièrement leur rôle pour qu’il y ait quiétude dans nos différentes contrées. Nous devons comprendre que c’est ensemble qu’on pourra vraiment avoir cette quiétude au niveau de nos frontières. Je pense que les gouvernants de nos différents pays s’activent réellement à ce que ce phénomène prenne fin dans tous nos États», a-t-il déclaré pour finir.