AFFAIRE ICC-SERVICE AU BENIN : Au delà d’un scandale, une référence pour bien gouverner

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AFFAIRE ICC-SERVICE AU BENIN

Au delà d’un scandale, une référence pour bien gouverner

Le Bénin est toujours dans l’apprentissage de la gouvernance démocratique et connait ainsi des hauts et des bas comme dans tout processus d’apprentissage. Même si aujourd’hui, on peut se targuer de ce que la démocratie béninoise se porte mieux sur le continent africain, tout n’est pas pour autant rose. Ainsi, plusieurs scandales ont emmaillé la vie de ce pays à l’instar de celui-là qui fait couler assez d’encre et de salive. Icc-service, ce scandale dont les traces resteront pour longtemps, est au delà de tout, une référence et même un baromètre pouvant aider les actuels et futurs dirigeants à mieux conduire les affaires publiques dans les règles de l’art. De cette affaire, plusieurs leçons peuvent être tirées pour les uns et les autres.

Edouard ADODE

Diriger une nation comme le Bénin, se présente comme ce qu’il y a de plus pénible au monde. Puisque depuis le premier président du Bénin, Hubert Koutoukou Maga à Patrice Talon en passant par Dieudonné Soglo et Mathieu Kérékou, aucune gouvernance n’a été facile. Chaque mandat présente des failles les unes plus graves que les autres.

Depuis 1990 que le Bénin s’est mis à l’apprentissage de la démocratie, il est confronté à des scandales qui font saigner le peuple, le maintenant dans la pauvreté met en mal la paix qui y règne. Les mandats de Boni Yayi furent ainsi émaillés de plusieurs scandales comme ceux de ses prédécesseurs. Actuellement, le scandale qui retient les attentions est celui des structures illégales de placement d’argent éclaté en 2010 et dont le procès est pendant devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet). Dans ce procès qui étale au grand jour les tas de l’administration publique à divers niveaux, loin de son épilogue, il permet aux cadres béninois de tirer leçons des failles de leurs prédécesseurs.
Ainsi, au delà du caractère scandaleux de cette affaire, elle se présente comme une véritable référence aux actuelles autorités politiques du Bénin pour ne pas tomber dans les mêmes pièges que celles qui sont aujourd’hui traînés devant la Criet. Même si celles-ci sortaient indemnes de ce procès, quelque part leur renommée a déjà pris un sérieux coup.

De cette affaire, on retient plusieurs leçons pour mieux gouverner ce pays, entre autres leçons, on peut déjà citer le danger de la propagande politique à tout prix, celui lié à l’ouverture du palais de la présidence à tout le monde, le piège du culte de la personnalité, le respect aveuglé des ordres du chef sans aucune analyse objective. Cette affaire constitue une référence en ce qu’il montre aux cadres à divers niveaux les conséquences fatales de la légèreté dans la gestion de certains dossiers, elle permet également aux cadres de savoir mettre une limite entre les relations familiales, amicales et celles professionnelles. Et pour finir, nonobstant l’imprescriptibilité des crimes économiques consacrées dans les nouveaux instruments juridiques de la nation, tout agent de l’État devra garder à l’esprit que tous les cadeaux ne sont pas bons à accepter, car tôt ou tard il pourra se présenter comme un venin d’autodestruction de sa propre renommée et celle de sa famille.

Voilà donc l’intérêt capital de ce procès qui doit faire appel à la conscience citoyenne des uns et des autres.

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