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Amélioration de la prestation de services publics en contexte d’insécurité au Bénin: le Pnud outille des Osc et administrations locales

Amélioration de la prestation de services publics en contexte d’insécurité au Bénin: le Pnud outille des Osc et administrations locales

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) a organisé du 10 au 14 juin 2025 à Grand-Popo, un atelier de renforcement de capacités des administrations locales et des Organisations de la Société Civile (Osc) sur l’Amélioration de la Prestation de Services public en contexte de Crise et d’Insécurité au Bénin. C’est à travers le Projet «Facilité de prévention» financé par les gouvernements du Danemark, du Luxembourg et de la Corée du Sud. Les travaux de cet atelier ont été lancés par le Contrôleur General de Police Stanislas Ayeni, Directeur Général de la Sécurité Publique représentant le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique.

Wilfried AGNINNIN

L’objectif principal de cette activité est de renforcer les capacités des administrations locales (Autorités municipales et régionales…) et des Osc à améliorer la prestation de services, la gouvernance et la résilience des populations dans les contextes de crise et d’insécurité. Ce projet vise à accompagner les efforts du gouvernement béninois dans l’amélioration de la continuité des services publics notamment en contexte de crise et d’insécurité. Au cours de l’atelier de formation de Grand-Popo, les participants ont eu droit à plusieurs présentations. Il s’agit entre autres des présentations sur «les Techniques de gestion de crise en contexte d’insécurité» ; «les compétences des administrations locales et des Osc en matière de gestion de crise et de services publics» ; «l’amélioration, la coordination et la collaboration entre les autorités municipales et les Osc pour répondre aux besoins des populations vulnérables».

Quant aux travaux de groupe, ils ont porté sur «les outils à mettre en place et compétences nécessaires à développer et/ou améliorer pour gérer efficacement la continuité des services en période de crises et d’insécurité : Analyses d’études de cas sur les types de crises et d’insécurité et de leurs impacts sur les services publics suivi d’exercices pratiques de simulation». Les travaux ont permis également de réfléchir sur l’utilité d’améliorer la coordination et la collaboration entre les autorités municipales et les Osc pour répondre aux populations vulnérables en contexte de crise et d’insécurité : Analyses d’études de cas suivi d’exercices pratiques de simulations. Les participants ont aussi fait des propositions pour accroître la réactivité et la résilience des institutions locales pour mieux gérer les défis liés aux périodes de crises : Analyses d’études de cas suivi d’exercices pratiques de simulations. Les approches de renforcement de la cohésion entre les administrations et la population locale en contexte de crise et du Rôles des Osc dans la promotion de la paix et de la résilience communautaire ont été proposées

Pour rappel, cet atelier a mobilisé des agents des administrations locales (mairies des communes cibles du projet) impliqués dans la gestion des services publics ; représentants des Osc travaillant sur les thématiques de sécurité, cohésion sociale et service public.) ; représentants des ministères du travail et de la fonction publique, du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique.

Impressions de quelques participants

Blaise Bekakoua, Maire la commune de Toucountouna

«On peut dire que la commune de Toucountouna n’étais pas citée comme commune à risque par rapport au terrorisme. Mais aujourd’hui, il ne faut pas se tromper, la menace est là. Et tout le monde a vu que compte tenue de l’insécurité qui a règne au niveau de la commune de Tanguiéta, précisément au niveau de l’arrondissement de Tanougou, nous avons reçu beaucoup de déplacés. Ce qui montre que nous en tant qu’autorité, nous devront prendre des dispositions par rapport à tout ce qui se passe à côté de notre commune. Nous sommes dans ce système d’alerte pour prévenir. C’est pourquoi je dis merci au partenaire qui nous accompagne dans ce sens pour voir comment nous devons faire pour anticiper, pour continuer par offrir les services de base à nos populations malgré l’insécurité et contenir ce phénomène. A la fin de cet atelier, je rentre aguerri, parce que j’ai suivi des communications très riches. Dès mon retour, je mettrai en application ce que j’ai appris. Comment nous devons collaborer d’abord avec la société civile. Ensuite avec les partenaires parce que de plus en plus, l’Etat est regardant au niveau des partenaires et on doit savoir clairement ce que chacun d’eux fait. Avec ce que j’ai appris, je crois qu’on va renforcer davantage la plateforme avec les membres de la société civile, l’Etat, les chefs des services déconcentrés qui interviennent dans la plateforme pour qu’ensemble on soit un. Car quand on est un on peut vaincre l’ennemi».

Saka Abdou Maguidi Gbere Kora, Chargé de Mission du Préfet de l’Atacora

«Pour nous, cet atelier était un besoin impérieux pour nos administrations locales, et les organisations de la société civile de bénéficier de ce renforcement de capacités parce que depuis la dégradation de la crise sécurité, les services publiques sont délivrés avec beaucoup d’intermittences compte tenu des difficultés qu’éprouvent les différentes autorités locales à assurer leur maintien, compte tenu du manque de technicités dans certains domaines, compte tenu de la rareté de ressources. Nous savons que dans les localités vulnérables, la discontinuité du service était déjà évidente surtout dans les localités frontalières, où nous n’avons pas forcement la plénitude des services qui sont rendus aux populations : l’eau l’éducation, surtout en situation de crise pour donner l’envie aux populations de rester sur leur territoire. Ces services manquaient. Aujourd’hui avec l’accompagnement du projet «prévention de facilité», le département de l’Atacora est très réconforté de cette initiative parce que nos Maires, nos Secrétaires Exécutifs, sont outillés sur les mécanismes de coordination des différentes interventions en situation de crise et comment garantir cette continuité ; comment faire pour apporter ces services sociaux de base même lorsque nous n’avons plus la facilité d’accéder à toutes les localités ; comment faire pour garantir la réactivité de nos administrations en situation de crise humanitaire liée à l’insécurité, comment assurer la coordination de ces différentes interventions en lien avec les différents acteurs humanitaires les différents services déconcentrés de l’Etat. Ce sont les rudiments que nous avons reçus lors de ces jours de renforcement de capacités et ils nous seront très utiles en synergie, en parfaite intelligence avec d’acteurs intervenant sur le terrain».

Oudou Charbel sabi-Yaba, Assistant de la Présidente de la Coalition Nationale pour la Paix

«Cet atelier est une opportunité. Cela vient comme un outil de renforcement de capacités des acteurs qui ont été invités à prendre part aux échanges. Cet atelier vient donner une réponse aux préoccupations des élus locaux, les OSC et autres acteurs. Cet atelier vient donner les outils nécessaires. Une des choses qui m’a beaucoup impressionné c’est l’importance de la nécessité de travailler dans une synergie d’action entre les différentes parties prenantes pour pouvoir donner des réponses plus efficaces aux situations de gestion de crise lorsqu’elles surviennent dans nos communautés. Cela nous a permis d’être outillés et d’avoir quand même des éléments de réponse pour qu’une fois sur le terrain, quand des situations vont se poser, que nous soyons plus réactifs. L’autre chose qui m’a impressionné, c’est le renforcement de capacités de façon continue parce que les situations de crise sont aussi dynamiques et varient en fonction des contextes en fonction de l’environnement. C’est bon que les renforcements de capacité se fasse de façon continue pour qu’on puisse évaluer et voir en termes de réactivité comment les collectivités territoriales, comment les OSC travaillent en synergie pour donner des réponses aux situations de crise notamment, la continuité dans la fourniture du service public de base aux populations. La troisième chose qui m’a aussi impressionné est cette capacité des acteurs à évaluer l’existant et à dire dans telle localité, nous n’avons pas tel dispositif, dans tel localité nous n’avons pastel plan. Par exemple on a parlé de plan de cohésion sociale, de plan de contingence. Cela fait vraiment beaucoup d’informations dont il faudra tenir compte pour pouvoir faire des interventions dans nos localités pour que les populations continuent de bénéficier des services en temps de crise».

Rigobert Orou Ganni (Président de Social Watch Bénin

«Nous sommes des acteurs à la base. Nous voyons comment les communes se démerdent en situation de crise que nous rencontrons. Renforcer les capacités ou améliorer la prestation des services publics au niveau local. J’ai vu que c’était une bonne thématique. Je n’ai pas été surpris du contenu, parce que le contenu nous a tous émerveillé. Nous avons vu que nous avons du potentiel que nous ne valorisons pas. Nous avons fait un état des lieux des différentes crises que connaissent nos communautés. L’atelier nous a surtout permis de travailler pour sortir des outils et de voir lorsque nous sommes en situation réelle, de comprendre ce que nous devons faire. C’est à dire comment nous mettons en œuvre les outils que nous avons énumérés. Enfin nous sommes passés aux différentes recommandations pour que les services publics soient continuels. De façon spécifique, il a été question pour nous d’apprendre que le service public ne doit pas être discontinu et que dans nos différentes administrations, que ce soient les différentes agences, que ce soient les PTF, les organisations de la société civile, qu’on instaure un dialogue pour gérer les différentes crises qui surviennent. Il est question de formaliser des cadres qui existent afin que ces cadres soient vraiment utiles, performants, animés régulièrement pour que le service public dans la gestion de la crise soit continuel. Nous avons parlé de ces différents mécanismes qui permettent aux communes de prendre les dispositions déjà en temps de crise, de faire des diagnostics, de faire des cartographies et rappeler à ces communes qu’il y a des documents qui sont nécessaires qu’il faut avoir comme le plan de contingence, le plan local de sécurité, le plan de gestion de risque et catastrophe. Si déjà ces plans sont élaborés, il faut mettre en place un cadre formel pour les mettre en œuvre».

François Labo, Directeur de Programmes Dedras Ong

François Labo, Directeur de Programmes Dedras Ong

«En période de crise, maintenir les services publics est essentiel pour préserver le tissu social et la vie communautaire. Cela nécessite de prioriser les services essentiels, d’élaborer les plans de continuité des activités et le plan de retour des activités. L’atelier a permis d’élaborer des outils, d’identifier les mécanismes et les compétences nécessaires adaptés à la continuité des services en temps de crise et en temps d’insécurité. Ce travail a été fait en tenant compte des services essentiels. Ces services essentiels, c’est ceux qui doivent nécessairement continuer malgré la persistance de crise, à savoir les services de protection, les services d’éducation, et les services de santé. Le travail a été fait en tenant compte de la diversité des crises que nous avons, les crises sécuritaires, sanitaires, environnementales. Nous pensons que les objectifs de l’atelier sont atteints et les recommandations qui ont été faites ont été aussi pertinentes. Nous espérons que leur mise en œuvre doit améliorer la qualité de l’intervention des Mairies, des OSC en matière de résilience et de réactivité quand survient une crise ou une insécurité dans une zone».

 

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