APRES LA FETE DE TABASKI, : A quoi servent les peaux des bêtes immolées au Bénin ?

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APRES LA FETE DE TABASKI,

A quoi servent les peaux des bêtes immolées au Bénin ?

Il y a quelques jours, la communauté musulmane fêtait l’Aïd El Kébir encore appelé la fête de mouton. Pendant cette période, on assiste à une importante immolation de bovins et d’ovins conformément aux exigences de la religion. Après cette fête, les peaux de ces bêtes ainsi que celles des animaux immolés au quotidien dans les boucheries sont utilisées à des fins diverses au Bénin.

Samiratou ZAKARI

La peau est un élément obtenu après l’immolation de la bête et enlèvement de la carcasse et des autres parties consommables. Le Bénin se présente comme l’un des grands pays utilisateurs de cet organe des animaux immolés dans la sous région. La peau, après avoir été séchée, est souvent utilisée à des fins diverses.

Au Bénin, la peau de mouton et de bœuf est transformée et utilisée pour la consommation humaine, ce qui n’est pas le cas ailleurs. Elle est généralement appelée ‘’Kpanman’’, et est obtenue après préparation de la peau sèche dans de l’eau jusqu’à sa cuisson. Le Kpanman est beaucoup prisé par les béninois dans toutes les localités. Il est présent dans plusieurs mets locaux. « J’aime beaucoup la peau de bœuf surtout quand on fait la sauce de moutarde avec ça, c’est très bon à consommer », a confié Jean Kouagou un consommateur. Alimatou Sarè une vendeuse de la peau de bœuf au marché Dépôt de Parakou témoigne, « ça fait plusieurs années que je vends la peau, et je peux affirmer que les parakois consomment le Kpanman même plus que la viande de boucherie. C’est mon activité et je m’en sors bien, les gens en raffolent ». Ainsi, en dehors de la boucherie classique, la vente de la peau de bœuf et de mouton constitue une autre filière commerciale dans les marchés du Bénin.

Outre la consommation, la peau est aussi utilisée pour la prière par les musulmans et cela, même hors du Bénin. C’est d’ailleurs l’utilisation qui est plus faite des peaux issues de l’Aid El Kébir. De même, certains préfèrent vendre ces peaux aux artisans pour la confession de certains gadgets et des chaussures.

Ces différentes utilisations des peaux d’animaux au Bénin semblent justifier d’ailleurs l’insuffisance de cet organe dans les marchés par rapport aux besoins des populations. Ce qui par conséquent induit la cherté des peaux commercialisées qui pour la plupart proviennent des pays de l’hinterland. Alimatou Sarè, vendeuse de Kpanman confirme, « nous avons nos grossistes qui viennent soit du Niger ou soit du Nigéria pour nous livrer la peau en gros ».

Voilà donc une nouvelle filière qui mérite d’être bien organisée pour favoriser l’essor de l’élevage des bovins et des ovins au Bénin.

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