L’amazone des temps modernes et icône de la politique béninoise Rosine Vieyra Soglo s’est éteinte le dimanche 25 juillet 2021 à l’âge de 87 ans révolu suite à un malaise qui a duré quelques jours. Députée à l’Assemblée Nationale (An) de 1999 à 2019, la présidente du parti Renaissance du Bénin (Rb), a véritablement mené le combat pour l’épanouissement de la femme africaine en général, et celle béninoise en particulier. L’épouse de l’ancien Président de la République du Bénin Nicéphore Soglo, a également marqué les esprits et la conscience collective des béninois par la construction et le renforcement de la démocratie de son pays. L’ancienne doyenne d’âge de l’An Rosine Vieyra Soglo s’en est définitivement allée. Mais l’on se pose la question de savoir, quelle femme béninoise pourra véritablement assurer la relève et garder la flamme allumée par la première dame de l’ère du renouveau démocratique ? Toutefois des femmes pas des moindres pourraient assurer la relève. Zoom sur quelques amazones de la politique béninoise.
Wilfried AGNINNIN
Reckya Madougou
Elle est l’une des femmes politiques béninoise qui œuvre et travaille d’arrache-pied pour la défense des droits fondamentaux. Nommée en 2007 comme conseillère à l’autorité de régulation des postes et télécommunications du Bénin. En 2008, sous le régime Thomas Boni Yayi, elle a été nommée ministre de la microfinance, de l’emploi des jeunes et des femmes, puis devient garde des Sceaux et ministre de la Justice de la législation et des droits de l’homme, Porte parole du Gouvernement, fonction qu’elle occupe jusqu’en 2013. Reckya Madougou est également consultante internationale sur les questions de Finance inclusive et de développement, et accompagne plusieurs pays africains dans la mise en place d’instruments spéciaux dédiés au financement de l’agriculture, à l’emploi des jeunes, à l’autonomisation des femmes et à l’inclusion financière. En 2016, au Togo, elle devient la conseillère spéciale du président togolais Faure Gnassingbé. Membre influent du parti politique “Les Démocrates”, Reckya Madougou verra sa candidature rejetée pour l’élection présidentielle d’avril 2021 au Bénin. La police républicaine va arrêter, le mercredi 3 mars à Porto-Novo, l’opposante Reckya Madougou pour « financement du terrorisme ». Elle séjourne actuellement à la prison. C’est une femme déterminée qui peut faire l’affaire après que son dossier soit vidé par la justice béninoise.
Marie-Elise Gbèdo
Elle est née le 29 décembre 1954 à Mankono, en Côte d’Ivoire. L’avocate et femme politique béninoise avait été nommée ministre du commerce du président Mathieu Kérékou entre 1998 et 1999. En 2001, elle est la première femme béninoise à se présenter à une élection présidentielle. L’actrice politique a également participé à la présidentielle de 2006 et 2011. Sous la présidence de Thomas Boni Yayi, elle est nommée ministre de la Justice, de la législation et des droits de l’homme en 2012 et porte-parole du gouvernement. Elle préside actuellement l’association des femmes juriste du Bénin. Résolument engagée dans la défense des droits de femmes, Marie-Elise Gbèdo se présente comme une amazone qui pourrait assurer la relève de Rosine Soglo.
Thérèse Waounwa
Elle est une activiste béninoise. Militante et l’une des fondatrices du Parti Communiste du Bénin (Pcb) en 1977, elle est responsable de l’organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples. Thérèse Waounwa, s’est engagée contre le régime du Parti de la Révolution Populaire du Bénin (Prpb) dans les années 1980. De 1985 à 1989, elle se fait remarquer pour sa combativité contre l’autocratie de l’époque jusqu’à la convocation de la conférence nationale de février 1990. Actrice et résolument engagée pour la bonne gouvernance et l’amélioration des conditions de vie des peuples, Thérèse Waounwa a organisé plusieurs marches de protestation et autres événements politiques à travers le pays. Commerçante au marché Missèbo de Cotonou et présidente de la coordination des comités d’action des marchés du Bénin, Thérèse Waounwa est l’une des femmes qui s’affiche au devant de la scène politique.
Claudine Prudencio
C’est une femme politique béninoise, qui fut plusieurs fois députée et ministre. Claudine Afiavi Prudencio, est née le 18 novembre 1966 à Cotonou. Elle est la deuxième femme dans l`histoire politique du Bénin, après Rosine Soglo, a avoir créé et dirigé un parti politique en 2010 dénommé “Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (Udbn)”. Elle avait aussi occupé au temps du régime Yayi, le poste de ministre de l’artisanat et du tourisme. Députée à l`Assemblée Nationale (An) de la sixième législature, ancienne secrétaire parlement, présidente de la commission de l`éducation, de la culture et des affaires sociales, elle n’est pas mal a véritablement affiché sa volonté politique.
Mariam Chabi Talata Zimé
Actuellement vice-présidente de la République du Bénin, Mariam Chabi Talata Zimé, est pour le moment, la première femme qui occupe cette haute fonction au Bénin à 57 ans. Elle devient députée de la 8ème législature et entre dans l’histoire du pays en devenant la première femme à se faire élire au poste de 1ère vice-présidente de l’Assemblée Nationale (An). En 2019, lors des législatives, elle est la première femme sur la liste du parti Union Progressiste (Up) dans la 8ème circonscription électorale. Mariam Chabi Talata Zimé est actuellement grande chancelière de l’ordre national du Bénin. Au regard de sa volonté affichée pour la chose politique, la dame de fer pourrait entretenir la flamme allumée par la regrettée Rosine Soglo.
Ce sont là, quelques femmes béninoises qui pourraient assurer la relève après le décès de Rosine Soglo, même si certaines ont préféré gardé depuis quelques temps, leur silence face à la situation sociopolitique au Bénin.
