ARTS PLASTIQUES AU BENIN
Abdoul-Mouta’al Abou, le Jacques Soro béninois
Il est jeune, talentueux et plein d’avenir. Il a compris très tôt qu’il faut rapidement prendre les bonnes décisions pour se faire un nom dans la vie. Juste après son baccalauréat, celui là qui marche sur les traces de l’artiste plasticien ivoirien Jacques Soro a décidé de se faire former dans le domaine qui le passionne. L’art plastique, oui, Abdoul-Mouta’al Abou alias MoctArt, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est lancé dans des reproductions les plus réelles et variées du monde. Il le fait avec le cœur et beaucoup de finesse. Qui est-il réellement? Comment en est-il arrivé là? Ses projets à court, moyen et à long terme? Ce qu’il pense du dessin et de la gestion du Fond des Arts et de la Culture (Fac)? Pour le savoir, lisez plutôt.
Daabaaru : Dites-nous comment êtes-vous arrivé à cet art?
MoctArt : J’ai rencontré le dessin depuis l’enfance, j’aimais reproduire toutes sortes de choses.
Parlez-nous de votre cursus scolaire et académique.
J’ai obtenu mon Baccalauréat en 2013 et après deux années en Sociologie-Anthropologie à l’Université d’Abomey-Calavi, j’ai décidé de quitter les cours pour suivre des formations professionnelles notamment en Arts Plastiques car le dessin est tout ce que je voulais vraiment faire dans ma vie. Ainsi, j’ai suivi 3ans de formation en arts plastiques en 2014 à l’Ensemble Artistique et Culturel des Etudiants (Eace) de l’Université d’Abomey-Calavi d’où je suis sorti artiste définitif de l’ensemble. J’ai suivi également en 2015 une formation en dessin de presse et en graphisme au premier journal des étudiants du Bénin (Journal Le Héraut) où j’ai été Coordonnateur de la section Dessin de Presse.
C’est quoi le dessin pour vous?
C’est un moyen de m’exprimer, c’est ma manière de donner mon point de vue.
C’était quand votre première exposition et qu’avez-vous ressenti ce jour là ?
Ma première œuvre doit remonter à mon enfance et c’était un dessin de reproduction. Ma première exposition date de 2017 et j’ai eu l’impression d’avoir mon rêve à ma portée, celui de tout un artiste qui est de se faire connaître du grand public et de défendre ses idées à travers son art et ainsi d’impacter et pourquoi pas changer le monde à sa manière.
Combien d’exposition aviez-vous effectuées jusque là?
J’ai effectué jusqu’ici quatre expositions.
Quelles ont été vos collaborations avec les autres artistes ? Ou combien de collaborations aviez-vous effectuées?
J’ai toujours de très bonnes collaborations avec les autres artistes et jusqu’ici j’ai effectué plus d’une dizaine de collaborations avec d’autres artistes.
Quels sont vos projets à court, moyen et à long terme?
Mon projet à court terme est de continuer à améliorer mon art, à moyen de former d’autres jeunes artistes et à m’exporter à long terme.
Vivez-vous pleinement de votre métier ou bien vous avez d’autres activités parallèles?
En dehors d’être artiste plasticien je suis également un graphiste en freelance.
Que pensez-vous de l’art plastique au Bénin comparativement aux autres pays ?
Comparativement aux autres pays je pense que l’art plastique au Bénin est en retard mais connait un grand essor avec de plus en plus d’artistes talentueux.
Un mot sur la gestion au sein du Fond des Arts et de la Culture (Fac)
Le Fac est mal géré car il n’y pas assez d’activités culturelles ni une communication approfondie entre le Fac et les artistes.
C’est qui votre idole?
J’en ai plusieurs, nationaux comme internationaux mais mon préféré est Jacques Soro un plasticien ivoirien.
Quelles sont les difficultés dans votre métier?
Je peux citer le manque de matériels adéquats sur le marché et la dévalorisation des œuvres artistiques.
Votre mot de la fin ?
J’aimerais demander aux jeunes plasticiens de croire en leurs talents et de miser plus sur l’entreprenariat et le leadership. Merci beaucoup à vous
Réalisation : Wahabou ISSIFOU