BENIN/PLANIFICATION FAMILIALE DANS LE BORGOU : L’autre alternative pour conjurer la pauvreté

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Elle est sur toutes les lèvres presque mais se pratique très peu. La planification familiale selon les béninois est le moyen donné aux jeunes et aux couples de sombrer dans la fornication ou dans la débauche. Pour certains elle est interdite par les religions et par certaines traditions. Par contre chez d’autres, c’est la panacée non seulement pour l’atteinte des objectifs mais aussi pour finir avec la pauvreté en Afrique et au Bénin.

Fachari ABOUDOU

S’il y a un enjeu transversal pour lequel toutes les institutions se donnent la main, c’est la pauvreté. Ce même fléau occupe une place de choix sur la liste des Objectifs du Développement Durable (ODD) et les moyens pour atténuer et ou réduire ses effets sont multiples et multiformes. Un des moyens pour réduire ses effets est la planification familiale. Considérée comme un moyen sûr pour éviter les grossesses, la planification va au-delà de cette perception. Elle est aussi le meilleur moyen pour préserver sa santé sexuelle. Loin, les spécialistes de la santé affirment qu’elle permet aux populations d’engendrer le nombre d’enfant souhaité tout en déterminant avec précision l’espacement des naissances. Le seul moyen pour y arriver est l’utilisation d’une méthode contraceptive. Lesquelles méthodes participent non seulement à atteindre les objectifs cités supra mais aussi à traiter l’infécondité en donnant la chance aux couples infertiles ou stériles de procréer. « La planification familiale permet une prise en charge responsable de la sexualité y compris la prise en soins et la prise en charge des infections sexuellement transmissibles du VIH et du SIDA » Ajoute BIO DJIBRIL Aoulatou, sage-femme diplômé d’Etat à la direction départementale de la santé, division Planification. Ainsi tout homme ou toute femme ayant l’âge de procréer peut bénéficier et jouir des multiples avantages de la planification familiale. Les couples et les familles sont à l’abris des grossesses non désirées et les femmes qui adoptent ces méthodes sont épanouies et peuvent mener à bien leurs activités génératrices de revenu selon BIO DJIBRIL Aoulatou. La sage-femme poursuit et affirme que la planification familiale permet à la femme de vaquer librement à ses occupations et de participer aux dépenses de la famille. Un coup de main qui arrangerait les hommes surtout lorsqu’on connait la vie des couples au Bénin. Pour Koudousse ASSOGBA, gérant du centre jeune Amour et vie du Collège d’Enseignement Général de Guema la planification familiale réduit de façon considérable le taux de pauvreté dans nos localités. « Vous imaginez deux élèves qui s’enceintent ? Si vos parents n’ont pas les moyens, l’un ou l’autre va quitter les bancs et lorsque c’est le cas et que vous n’avez pas encore le diplôme, c’est déjà le début de la pauvreté » C’est ce qu’évite cette jeune étudiante du nom de Fifamè AGBO qui a opté pour l’une des méthodes contraceptives. La jeune étudiante en fin de cycle de licence en anglais à l’Université de Parakou avoue être à l’abris des grossesses jusqu’à la fin de ses études. Elle poursuit « J’ai tellement d’ambition et je ne veux pas qu’une grossesse vienne non seulement me plonger dans les soucis mais aussi avorter mes rêves. Je veux faire partie de ces femmes influentes que nous voyons à la télévision. Je veux donc finir ma licence, aller au master, m’investir dans des activités qui pourraient me générer des ressources financières tout en poursuivant avec mon doctorat. » Hormis les jeunes qui ne verront plus leur avenir hypothéqué, les ménages sont protégés de la pauvreté grâce à la planification familiale. Dans les zones reculées du nord Bénin voire même dans quelques quartiers de la ville de Parakou, les couples n’ont toujours pas les moyens de faire face aux complications liées à la grossesse et à l’accouchement car ne disposant pas de ressources financières. Ceci a d’autant plus d’impacts sur la santé et la vie des mères et des enfants sans mettre de côté l’économie locale et nationale. Selon le Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Dans toute l’Afrique subsaharienne, une augmentation substantielle de la planification familiale a été observée au cours de ces 20 dernières années. Ainsi, Entre les années 1990 et 2010, la proportion de femmes mariées utilisant toute forme de planification familiale a presque doublé, passant de 12 pour cent à 23 pour cent. Ce qui a permis aussi à la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne de passer de 58 pour cent à 51 pour cent.

La planification familiale, l’allié du développement économique ?

« Les pays les plus riches et les plus industrialisés aujourd’hui ont su par le passé planifier les naissances. Le taux de naissance dans ces pays n’est pas comparable au nôtre. Le constat fait est que, les gens dans ces pays n’ont pas plus de deux enfants. Certains préfèrent même ne pas en avoir. Une méthode pour réduire le taux de précarité grandissant. Ils ont cependant choisi la voie du succès et de la réussite au lieu de faire des enfants sans pouvoir leur donner à manger. » Koudousse ASSOGBA, gérant du centre jeune Amour et vie du Collège d’Enseignement Général de Guema déplore ainsi le comportement des Béninois. Ce jeune défenseur des nouvelles pratiques familiales trouve que c’est le meilleur moyen pour nous de décoller. Selon les différentes informations et données glanées ici et là, les pays où le taux de fécondité et surtout où la croissance démographique a pris un coup, ces pays se sont améliorés économiquement. La réduction de la fécondité à un impact direct sur la croissance à l’échelle macroéconomique selon les spécialistes. Même si la chine a joui de sa population, il est a précisé qu’il a fallu une forte fourniture des services de planification pour maitriser les naissances et accroître son économie qui fait partie des premiers aujourd’hui dans le monde.

Les blocages liés à la planifications familiale

Plusieurs raisons justifient la faible fourniture des services de planification au Bénin. Parmi celles-ci figurent la perception de la population. Pour elle, c’est l’occasion données pour s’amuser avec le sexe. Les religions également ne le voit pas d’un bon œil. Les sensibilisations ne touchent pas réellement les personnes qui sont dans les besoins car beaucoup n’aiment pas se rendre dans les villages. Le coup des offres semble élevé pour certaines couches et ont du mal à se les procurer.

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