BÉNIN : Tomber malade est-il interdit en prison ?

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L’effectif des détenus dans les prisons va chaque jour croissant au Bénin malgré les conditions de détention non encore conformes aux règles Nelson Mandela, selon la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (Cbdh). Une situation qui constitue l’une des causes des nombreux problèmes sanitaires enregistrés dans le rang des pensionnaires. Ainsi, les maladies les plus récurrentes chez les prisonniers sont entre autres, le paludisme, la dermatose, les troubles digestifs et l’insomnie révèle Banouto suite à une enquête réalisée à ce sujet. À en croire Joseph, un ancien pensionnaire interrogé par le média, « la prison est remplie de malades ». Par ailleurs, des fins connaisseuses du système de prise en charge sanitaire des détenus confient que plusieurs dizaines de détenus vont en consultation médicale par mois dans les maisons d’arrêt et prisons civiles. Des chiffres avancés indiquent qu’un nombre moyen de 400 consultations mensuelles sont enregistrées dans l’une des prisons civiles du Bénin.

Selon un agent de santé d’une prison, les nombreuses pathologies dont souffrent les pensionnaires sont dues à « l’hygiène et à la qualité de ce qu’ils mangent ». Plus loin, la Cbdh a, dans son rapport sur l’état des droits de l’Homme au Bénin 2020-2021, déploré la mauvaise hygiène dans ces lieux. « Les locaux de détention ne sont pas pour la plupart respectueux d’hygiène notamment en ce qui concerne le volume d’air, la surface minimum du sol, l’éclairage et la ventilation », a-t-elle notifié en soulignant également l’absence de lumière artificielle pour permettre à ces prisonniers de lire sans altérer leur vue.

Aux causes énumérées plus haut, dont la surpopulation, s’ajoute la promiscuité, la chaleur et parfois l’insalubrité. Selon les statistiques de la Cbdh qui a sillonné les onze prisons et maisons d’arrêt du Bénin, la population carcérale à la date du 12 juillet 2021 était de 13 009 prisonniers. Des chiffres en hausse comparés aux statistiques de novembre 2019 qui étaient de 9 687.

L’indisponibilité d’infrastructures sanitaires de qualité, un autre problème

Dans la prise en charge des patients, les agents de santé sont confrontés au problème de plateau technique de qualité. « Si un détenu se rend à l’infirmerie en se plaignant de problème cardiaque, il sera difficile à l’infirmier ou au médecin de faire un diagnostic », à cause du problème de plateau sanitaire fait constater un connaisseur du système de prise en charge sanitaire dans les prisons.

Lisez l’enquête réalisée par Banouto sur le lien https://www.banouto.bj/article/investigation-reportage/20220224-benin-interdit-de-tomber-malade-en-prison

Samira ZAKARI

Nb : Cet article est réalisé dans le cadre du projet “Enquêtes sur les droits sociaux au Bénin en 2021: cas de l’eau et la santé”, qui bénéficie de l’appui technique et financier de la Fondation Friedrich Ebert (FES) au Bénin et piloté par Banouto, dans un partenariat avec Matin Libre, La Météo, Daabaaru et ODD TV.

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