BÉNIN/VICTIMES DE MAUVAIS TRAITEMENTS SUR UN CHANTIER : Les ouvriers de la société chinoise Shanxi dénoncent

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Les ouvriers et manœuvres recrutés pour le chantier de la cité administrative en construction à Ahossou-Gléta dans la commune d’Abomey-Calavi ont organisé un meeting de protestation contre leurs employeurs. Il s’agit des responsables de la société chinoise Shanxi Construction Investment Group Co-limited chargée de mener les travaux. Ces travailleurs fatigués d’être maltraités ont décidé de se faire entendre. C’était dans la matinée du jeudi 8 septembre 2022.

Athalie GBAGUIDI (Stg)

Licenciement abusif, harcèlement sexuel et moral, traitement dégradant et inhumain, salaire indécent, absence d’assurance et de sécurité sociale, menace régulière de perdre son emploi, racisme, sont entre autres les actes reprochés par les manifestants à leurs employeurs de la Société chinoise Shanxi Construction Investment Group Co-limited.

C’est à travers le blocage du chantier que les manifestants ont décrié les mauvaises conditions de vie et de travail que leur imposent les employeurs. « Nous avons décidé de tout bloquer parce que ces chinois ont choisi 83 ouvriers qu’ils veulent transformer en manœuvres, car leur contrat se termine le jeudi prochain. Aussi, qu’ils n’ont plus les moyens pour nous payer, que nos salaires actuels passeront de 2 720f à 2 220f/ jour », a déploré Damas, un ouvrier de la société. Urbain Adjibodou ouvrier licencié ajoute a son tour, « Il y a 83 personnes qui seront renvoyées d’ici peu, après les 12 dont je faisais partie, ces 83 personnes ont déposé leurs dossiers en tant que ouvriers mais on leur demande de travailler sur le terrain en tant que manœuvres afin de diminuer leurs salaires ».

Selon ces employés, le quota horaire pour ouvriers est 350fcfa ce qui donne droit à 2800fcfa/jr qu’ils justifient de minables. Sur ce site, les Chinois se prennent pour des rois et traitent librement les employés locaux à leur gré sans aucune compassion. Les travailleurs disent ne pas concevoir de traitement du genre en plein 21e siècle. « Ce qui se passe ici est déplorable, qu’on fasse des travaux forcés et être payés à moindre coût ce n’est pas du tout bon, c’est très pénible. Ils ont des engins utilisables pour certains travaux mais, ils préfèrent la main d’œuvre. De même, un certain Zola nous menace à chaque paye que la porte est grandement ouverte pour ceux qui ne voudront plus », dénonce José d’Assise Cadja. Il ajoute, « Ils font juste du semblant, pas d’hôpital, si tu tombes malade, tu rentres. Pour le repas, nous sommes traités comme des prisonniers ». À tout cela, ces ouvriers et manœuvres recrutés soutiennent à l’unanimité travailler sur ce chantier comme des esclaves, ajoutant qu’ils sont aussi victimes du racisme car, leurs employeurs les traitent de singe.

Dans le rang des employeurs, les responsables face à cette situation refusent de donner leurs avis. C’est difficilement que l’un d’entre eux a accepté dire quelques mots. « Comme vous le voyez, c’est la grève, la situation est sous contrôle, nous cherchons les solutions qu’il faut déjà », a-t-il laissé entendre.

Les manifestants de leur côté par la voie de Damas lancent un appel de secours envers le Président de la République, « Monsieur le Président venez à notre secours s’il-vous-plaît, vous vouliez que vos citoyens trouvent de quoi se nourrir, mais nous sommes des esclaves. Les chinois, nous donnent 12m de largeur, 80cm de profondeur pour corvée, trop de maltraitance dans cette maison ». Quand bien même que selon leurs dires, les autorités béninoises sont informées des situations qui prévalent sur ce site mais rien n’a jamais été fait en leur faveur. « Je vous assure que non seulement nous avons informé les autorités, on a déposé des rapports saisis de 8 pages à peu près, rien n’a été fait ». Malgré, les multiples plaintes qu’ils adressent à l’endroit des autorités, ils sont toujours restés sur leur faim.

À retenir que, ces genres d’incidents sont fréquents. Récemment, les ouvriers et manœuvres de la cité ministérielle de Cotonou ont manifesté pour les mêmes raisons. Les autorités béninoises et administratives sont donc invitées à prendre leur responsabilité dans les brefs délais.

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