On rencontre au Bénin divers groupes ethniques avec des spécificités culturelles qui ensemble font la richesse culturelle de ce petit pays de l’Afrique de l’ouest. Des valeurs culturelles dont bon nombre est en voie de disparition sous la pression de la modernisation et dont les plus résistantes tanguent face au vent des dogmes des religions révélées qui ont très tôt teinté de diabolique tout ce qui est authentique et identitaire à nos peuples.
Ainsi, après les affres de la colonisation, plusieurs des valeurs culturelles de certains peuples installés dans la chaîne de l’Atacora depuis des siècles sont à l’épreuve du temps et sont au quotidien diluées pour se conformer à l’esprit de la modernisation. Pourtant, les Somba demeurent de vaillants peuples dont l’identité remarquable ne peut jamais être effacée.
D’abord, il est noté que le nom ‘’Somba’’ qui est un terme péjoratif inventé de l’extérieur et repris par le colon pour désigner les Waaba, les Berba, les Otammari, les Natemba, les Yendé, Bètiabè, les Batammariba et les Bèsorbè au Bénin ainsi que les Temberma au Togo ; prend progressivement une connotation plus noble avec son association à l’architecture originale des maisons dans ces milieux. Une architecture qui est devenue désormais un patrimoine culturel identitaire de notre pays. Les Tata Somba font aujourd’hui partie des merveilles touristiques béninoises qui attirent assez de touristes vers la destination Bénin.
Nous nous rendons donc compte à travers ces vestiges du passé qui sont chaque jour emportés pour laisser place aux nouveaux habitats calqués sur des modèles occidentaux, combien les ancêtres Somba ont été ingénieux et très avancés dans le domaine de l’architecture. Les Tata Somba sont alors de véritables chefs-d’œuvre très adaptés à tous les saisons et très résistants face toutes les intempéries. Bien que ces habitats soient en terre battue, leur résistance est ce qui étonne plus d’un au vue des matériaux utilisés pour leur construction.
Ensuite, les Somba constituent des peuples qui dégagent l’humanité par leur hospitalité légendaire et leur sens de la vie. Des peuples qui font du passage de l’homme sur terre, un pèlerinage agréable. Puisqu’avec leur bière locale tirée du mil (le Tchoucoutou), ces peuples donnent une priorité à la fête après les récoltes. Ainsi, chez les Somba, presque tous les événements de la vie sont des occasions de joie. De la naissance jusqu’à la mort, le Somba ne vit que pour la joie et dans la joie. Cela peut ressembler à de l’insouciance, mais c’est parce que l’individu n’existe pas chez ces peuples que la joie y est souvent partagée. La société Somba vit ainsi dans une solidarité qui fait la force de ces peuples.
Chez les Somba, la circoncision des adultes et même l’excision des filles sont de véritables moments festifs marquant le passage d’une étape de la vie à une autre. De même, les liens sont resserrés entre les générations à travers plusieurs cérémonies initiatiques à l’endroit des jeunes gens. Chez les jeunes filles Somba cette cérémonie ramène ces créatures à leur état naturel sans qu’elles aient besoin de cacher quoi que ce soit dans les sorties publiques en groupe. Ces moments où toute la beauté Somba est mise en exergue devant tous regards, font partie des temps forts du tourisme en pays Somba.
La nature confère aux peuples Somba, certaines valeurs qui les distinguent de tous. Ainsi, chez le Somba le respect de l’autre reste naturel et il se démarque partout par son endurance avec un courage qui lui inspire assurance.
Alors, au-delà du sang, être Somba est un ensemble de nobles attitudes qui résistent contre vents et marrés à l’usure du temps faisant la fierté d’une variété d’ethnies.
Edouard ADODE
