CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : La maudite fin des poltrons !

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CHRONIQUE DES US ET COUTUMES

La maudite fin des poltrons !

L’homme noir est généralement caractérisé par sa témérité et son courage à affronter la vie et ses épreuves. Puisque la nature l’a doté d’une grande capacité de résilience qui fait que la race noire demeure jusqu’à présent malgré les péripéties de l’histoire. Ainsi, même devant la pire des humiliations de l’histoire, l’esclave noir préfère vivre que de mourir à cause de l’optimisme naturel de l’homme noir.
Le suicide était ainsi considéré en Afrique comme une mort maudite et un opprobre sur la famille du défunt. Il était donc rare d’entendre parler de ce type de mort qui attire le malheur sur toute une famille car selon les conceptions anciennes, l’esprit du suicidé ne trouve pas de place dans l’au-delà. Alors, il est obligé d’errer tout le temps perturbant l’ordre normal des choses dans sa famille jusqu’à l’accomplissement de certains rituels.
Le suicide était donc vu comme la dernière solution des poltrons. Selon la philosophie africaine, le courageux affronte toutes les situations qui se présentent à lui tout en nourrissant l’espoir que le meilleur reste à venir. Cette noble philosophie était véhiculée à travers la voix de nos griots et les maîtres de nos musiques qui ne savent que magnifier la beauté de la vie et ses délices tout en donnant aux désespérés un espoir qui finit par s’accomplir à force de persévérer.
Mais aujourd’hui, il est déplorable de constater que le nombre de cas de suicide ne cesse de s’accroitre en Afrique et de manière singulière au Bénin surtout dans le rang des jeunes. Les jeunes sont désormais prêts à se donner la mort à cause des situations éphémères les plus banales. Pour une petite déception amoureuse, ces esprits faibles préfèrent fuir leur responsabilité s’ôtant la vie en jetant toute leur famille dans un opprobre qui restera pour toujours. Au lieu de faire face aux conséquences de leurs actes avec courage et abnégation en sachant qu’aucune situation n’est éternelle. Tout finit par passer, tout comme les saisons de l’année.
Une situation qui remet sur le tapis le problème de l’éducation dans les familles. Puisqu’au fil du temps, on note une montée des vices au sein de la société due au fait que l’individualisme est en train de prendre le pas sur la solidarité légendaire qui caractérisait le peuple noir. Une résultante de l’occidentalisation de nos valeurs. Ce qui cause l’isolement de l’individu qui se sent de plus en plus seul au monde face à ses problèmes. Or, la famille doit être une forteresse pour chacun de ses membres, ceci même dans les situations les plus honteuses ou les plus atroces. Cette solidarité morale est un appui très important pour l’individu qui ne se sent épanoui lorsqu’il est entouré de l’affection des siens. Pour ce faire, les parents ne doivent pas ériger des barrières rigides entre eux et leurs progénitures de manière à être les premiers confidents de ces dernières en toute situation.
De même, la morale doit cesser d’être seulement le sujet d’enseignement des religions, et devenue une matière enseignée dans le système formel d’éducation à tous les niveaux afin de renforcer la conscience des jeunes sur le caractère sacré de la vie dont la valeur restera inestimable.

Edouard ADODE

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