CHRONIQUE DES US ET COUTUMES
La misère des monogames et l’enfer des polygames !
En Afrique, l’un des éléments qui permettent de déterminer la valeur d’un homme est son statut matrimonial. Ainsi, pour avoir accès à certaines instances de décision dans l’Afrique ancienne, être marié était une condition sine qua none. Alors peu importe la fortune d’un homme en Afrique, s’il n’a pas pu mettre sous son toit une femme, il reste peu considéré dans la société traditionnelle. Raison pour laquelle, lorsqu’un homme normal tarde à se marier, sa situation matrimoniale devient un souci pour sa famille qui se voit dans l’obligation d’agir pour enlever cet opprobre sur la vie de leur garçon. Par conséquent, prendre une femme devient un exploit.
Ainsi, pour montrer combien on est fort, certains hommes n’hésitent pas à se lancer dans la collection des femmes comme des trophées de chasse au moment où d’autres préfèrent vivre avec leur seule femme quand bien-même, ces derniers sont regardés par la société traditionnelle comme des hommes peu capables.
Malgré les temps qui ont changé et les exigences des nouvelles lois qui régissent la vie des familles dans les sociétés africaines contemporaines, ces lois qui pour la plupart du temps ne tolèrent pas la polygamie mais encouragent plutôt la monogamie ; certains hommes dans ces pays comme le Bénin ont de la peine à vivre avec une seule femme. Ainsi, à côté de la loi, la tradition reste fortement respectée en la matière. Or, à y voir de près que ce soit le monogame ou le polygame, croyant trouver solution à un problème, tombent tous d’une manière ou d’une autre dans un monde avec ses vicissitudes et ses paradigmes.
Ainsi, au moment où le monogame se frotte les mains se disant avoir vaincu le célibat, et finir avec les moments de désirs naturels insatisfaits, c’est alors qu’il découvre que sa situation n’a changé que de nom! Il devient au contraire un mendiant des nuits profondes toujours à genou aux pieds de sa femme. Car, après la lune de miel, rapidement ce dernier se retrouve en face des caprices de cette femme, en qui il croyait trouver une pleine satisfaction de sa libido. Il doit pouvoir savoir s’adapter à celle-là au plan moral et physiologique. Par conséquent, à défaut d’opter pour un changement de statut, certains monogames basculent facilement dans le phénomène de “bureaux”, c’est-à-dire, ces hommes développent des relations extraconjugales à travers de nombreuses maîtresses inconnues de leur femme. Ce cas est légion dans le rang des cadres qui vivent cette double vie jusqu’au soir de leur carrière avant que le pot au rose ne soit connu de tous peut-être avec parfois des enfants hors mariage. Raison pour laquelle nos sociétés sont remplies de monogames de façade qui en réalité, sont plus que des polygames à visage découvert. Alors, pour se sentir maître absolu du jeu et nourrir sa libido chaque fois et toutes les fois, l’option de la polygamie se présente comme une solution.
C’est alors que certains hommes refusant cette misère et cette hypocrisie que vivent la plupart des monogames optent pour la polygamie. Une fois dans ce nouveau monde, ces derniers également se rendent enfin compte que là aussi ce n’était pas le paradis dont ils rêvaient. Puisque très tôt, ils deviennent comme ce mouton qui appartient à tout monde, selon l’adage, « le mouton qui appartient à tout le monde meurt souvent de faim ».
Ainsi, chaque femme sachant qu’elle n’est pas la seule étrenne pour l’assouvissement de la soif sexuelle de celui-là qui est son mari, se dit dans son fort intérieur que même si elle n’est pas disponible l’autre ou les autres le seront.
Au finish, cette mentalité pourrait pas moment être le même chez elles toutes, et privant ainsi le mâle de ce qu’il se disait être une garantie dans la polygamie. De même, il y en a de ces polygames qui vivent au quotidien sous la pression sexuelle de leurs femmes. Puisque l’organisme humain ayant ses limites, et se voyant dans l’obligation de satisfaire les désirs sexuels de leurs nombreuses femmes, ces hommes vivent au quotidien stressés, dressant par conséquent le lit à l’infidélité de ces femmes qui restent des éternelles insatisfaites par la faute d’un homme qui après en avoir collectionné découvre ses limites d’homme.
Au demeurant, on se rend compte que ni la monogamie ni la polygamie ne constituent une solution définitive aux besoins naturels de l’homme. Par conséquent, seules la maîtrise de soi et l’autodiscipline nous mettent à l’abri des désastres du mariage. L’essentiel pour l’homme est de se marier s’il en est capable et s’attendre à vivre parfois comme célibataire bien qu’ayant la femme à côté. Ainsi, il pourra vivre le bonheur là où règnent la misère et l’enfer par endroit.
Edouard ADODE
