CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : Laissez-les jouir aussi !

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CHRONIQUE DES US ET COUTUMES

Laissez-les jouir aussi !

Période d’harmattan, saison des mutilations génitales au Bénin. Ainsi dans mon pays, l’harmattan est cette saison de l’année guettée par bon nombre de parents pour faire subir aux garçons la mutilation génitale qui rend esthétique le bout sacré de la verge du petit garçon à des fins utiles plutard dans l’avenir, la circoncision.

Mais au même moment, comme émues par un esprit de compétition ou de rivalité, l’on observe au sein de certains peuples notamment du nord Bénin, des femmes se livrer à une mutilation rituelle sur la partie génitale des filles. Ce phénomène culturel est appelé l’excision. Une pratique de nos traditions qui au fil des ans révèlent ses insuffisances à la face du monde. Puisqu’au lieu que cette mutilation génitale féminine ne rend esthétique le sexe de la femme comme chez l’homme, elle l’exempte au contraire des délices du ”fruit du milieu du jardin d’Eden”.

Ainsi, dans ces milieux, les filles sont très tôt privées de leur clitoris ou l’une des petites lèvres de leur organe génital. Par conséquent, plutard en activité sexuelle, ces filles victimes de cette pratique encrée dans la tradition n’arrivent pas apprécier la mission de l’homme à sa juste valeur. Pour elles, l’acte sexuel se résume tout simplement à un rituel pour la procréation. Donc, malheureusement, elles n’arrivent pas à se faire transporter de ciel en ciel pour contempler la beauté du pré-paradis. Or, c’est dans le paroxysme de la jouissance que réside l’ultime quintessence de l’acte sexuel chez les humains contrairement aux bêtes sauvages. Quel gâchis !

De plus, compte tenu des conditions dans lesquelles cette mutilation est pratiquée, bon nombre des filles excisées s’en sortent avec des séquelles qui demeurent en elles à vie. Ainsi, plusieurs d’entre elles se font contaminer et traînent toute leur vie certaines maladies qui parfois les empêchent de concevoir. Pour les moins chanceuses, elles passent de vie à trépas suite à l’hémorragie interminable qui parfois découle de l’opération.

Certes, en se référant à l’histoire de ces peuples qui pour la plupart sont constitués de chasseurs, cette pratique semble être justifiée. Puisque dans les temps immémoriaux, les hommes étant appelés à passer des jours voire des mois dans la brousse pour la chasse, la société traditionnelle a conçu cette pratique pour empêcher les femmes de brûler inutilement d’envie en absence de leurs conjoints ; et par ricochet elles sont ainsi fidélisées. Alors, pour rendre obligatoire cette opération douloureuse, on la sacralisa; et dès lors, il est ancré dans l’esprit de ces peuples que ne pas exciser une fille, expose cette dernière à des conséquences d’ordre spirituel.

Une mentalité forgée pendant des siècles et qui peine à être effacée au sein de ces peuples. Ce qui fait que malgré les multiples sensibilisations et les répressions, le phénomène continue de perdurer au grand dam de ces très belles filles issues de ces groupes ethniques, qui pour la plupart ne sont bonnes qu’à procréer pour les plus chanceuses. Outre, elles ne pourront jamais décrire ce que c’est que l’orgasme chez la femme quelle que soit la performance des hommes.

La journée du 6 février de chaque année étant consacrée à la lutte contre ce phénomène, il va falloir que les décideurs renforcent davantage les sensibilisations puisque la répression est loin d’être une solution à une pratique forgée pendant des lustres. Pour ce faire, l’école doit être fortement mise à contribution pour l’atteinte de cet objectif.

Néanmoins, ces communautés doivent savoir que les filles ont droit à la jouissance autant que les hommes tout comme les papilles gustatives nous permettent de savourer nos repas. Ainsi donc, laissez-les jouir aussi !

Edouard ADODE

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