CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : Le Bénin vendu par ses intellectuels cadrés !

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CHRONIQUE DES US ET COUTUMES

Le Bénin vendu par ses intellectuels cadrés !

Il faut aller à l’école pour devenir quelque chose, disaient nos parents. C’est d’ailleurs le leitmotiv de chaque parent qui envoie son enfant à l’école. De même pour les pouvoirs publics, l’école est le chemin pour faire sortir les pays africains du sous développement. Ces deux conceptions font que l’école coloniale s’impose dans les esprits des béninois bien qu’elle soit devenue au fil des temps une véritable machine à produire des chômeurs, des citoyens bons à rien et des intellectuels cadrés communément et grotesquement appelés cadres que l’autre désignait sous le vocable ‘’d’intellectuels tarés’’.

Néanmoins, les parents d’élèves ont quelque part raison puisqu’avec l’arrivée des blancs, les enfants qui arrivaient à rouler la langue étrangère et imitaient bien le colon étaient vus comme des dieux et très honorés puisqu’ils sont les seuls à même de décoder les symboles que déposent l’encre du stylo du blanc sur les feuilles. Du coup, on envoie tous les enfants à l’école pour juste appendre à lire et à écrire la langue de l’étranger. Par conséquent, envoyer les enfants à l’école est devenu une compétition. Ainsi, chaque parent pousse ses enfants à aller le plus loin que possible dans les études pourvu que ces derniers soient en mesure de parler la langue du blanc avec des gros diplômes en poche, même si avec ces diplômes ils sont incapables de produire quoi que ce soit pour faire avancer leur patrie.

Alors, l’intelligence et la compétence se mesurent par rapport à la hauteur des montagnes de diplômes que l’individu détient ou encore la capacité de s’exprimer correctement dans la langue française. Par conséquent, ceux qui ne remplissent pas ces conditions sont considérés comme des moins intelligents ou incapables de penser développement.
Ainsi, au lieu d’étudier pour ouvrir son intelligence sur le monde tout en restant coller à nos réalités, on se déconnecte de tout, croyant que les réalités des autres sont les mêmes que les nôtres.

Cependant, certains africains comprennent déjà que les solutions aux maux de l’Afrique résident en Afrique. C’est en cela que personnellement j’admire certains béninois comme le docteur Babadjidé fondateur de la maison du paysan qui a su mettre en place un système d’élevage qui remet en cause toutes les règles qui lui ont été enseignées à l’école. Malgré tout le diplôme qu’il a pu obtenir, ce docteur a ainsi trouvé la solution de l’élevage dans des pratiques ancestrales. De même, le docteur Valentin Agon constitue une référence d’intellectuels béninois qui refusent d’être cadrés et il fait des merveilles dans le domaine de la santé tout en restant connecté aux réalités endogènes.

Certes, il est bon d’être instruit, mais être éveillé quel que soit son degré d’instruction est encore mieux. Car, il ne sert à rien d’avoir la tête bourrée de notions importées sans pouvoir les adapter aux réalités de nos sociétés. C’est ce qui maintient l’Afrique dans son sous développement en général et le Bénin en particulier.

Edouard ADODE

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