CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : Le gris-gris de Couclick Accordé !

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CHRONIQUE DES US ET COUTUMES

Le gris-gris de Couclick Accordé !

Du néant, il devient en un clic la star de la toile provoquant contre toute attente le déclic d’un talent qui sommeille en bon nombre de jeunes de sa génération. Le jeune Ambroise Agongnon aurait simplement voulu se faire ridiculiser sur les réseaux sociaux tout en faisant rire les autres à partir de son talent brut qui miraculeusement lui donne un nom sous les cieux au-delà de celui d’un simple vulcanisateur dans un atelier en bambou dans la commune d’Abomey-Calavi. Désormais, au-delà des frontières nationales, le sobriquet ”Dj Sommet des sommets Couclick accordé” circule sur toutes les langues des plus jeunes aux plus vieux, des moins sérieux aux très sérieux qui trouvent dans les improvisations du jeune béninois qui se surprend lui-même par l’ampleur de sa renommée, le déclic d’un talent à l’état naturel.
Alors, Dj Sommet des sommets Couclick ne saurait jamais exister si le jeune Ambroise avait refusé de se créer le monde dont il rêvait à partir de son atelier de fortune avec les moyens de bord qui à la limite relèvent effectivement du ridicule.

Ainsi, rêvant de devenir un grand Disc Jockey (Dj) et n’ayant aucun niveau intellectuel pouvant le conduire normalement à ce stade, Ambroise ne sait quand même pas empêcher de vivre son rêve à sa manière afin de soulager cette soif innée en lui au lieu de la sacrifier sur l’autel des moqueries et des ” qu’en dira-t-on ?”. Il s’est simplement jeté sur la toile sans hypocrisie, et aujourd’hui, je peux affirmer que la soif de Dj Sommet des sommets est plus qu’étanchée tout comme il y a de cela quelques années le phénoménal Attinkpon qui sans rien maîtriser de la langue de Shakespeare a fait chanter l’amour au monde entier dans cette langue. C’est alors que je me rends davantage compte de cette vérité de l’emblématique boxeur international Mohammed Ali qui disait, « on ne devient pas champion en un gymnase. On devient champion grâce à ce qu’on ressent, un désir, un rêve, une vision ». Le super pugiliste américain surnommé Cassius Clay, champion du monde à plusieurs reprises, précise par la suite qu’« on doit avoir du talent et de la technique. Mais le talent est plus fort que la technique ».

Que serait donc devenu Ambroise Agongnon, s’il avait refoulé cette soif qu’il éprouvait en toute sincérité ? Peut-être un bon vulcanisateur malheureux. Pas parce que ce métier ne nourrit pas son homme, mais parce qu’il ne se sentirait jamais épanoui à exercer uniquement son métier sans laisser éclore son talent. Donc, un bon travailleur malheureux !
Des travailleurs malheureux, c’est justement ce que l’école du blanc a fait de plusieurs d’entre nous. Oui, nous sommes devenus des intellectuels ayant sacrifié le talent sur l’autel des stéréotypes et de la honte! Or, en réalité « il n’est d’éducation utile que celle cultivant les aptitudes spéciales de chaque être. On obtient alors tout ce que l’élève peut donner sans exiger un inutile travail », faisait comprendre Gustave Le Bon dans son essai ”Les incertitudes de l’heure présente” publié en 1924.
La révélation de Dj Sommet des sommets n’est pas pour moi un succès mais plutôt un signe qui doit créer un déclic dans la tête des jeunes qui bondent nos universités à la recherche d’un diplôme qui les fera travailler tout en étant malheureux. Oui, il nous faut les diplômes mais beaucoup plus la découverte et la mise en valeur des talents qui sont enfouis en nous et que nous refoulons au quotidien à cause des stéréotypes de réussite que nous poursuivons aveuglément.

Ainsi la jeunesse africaine doit garder à l’esprit que « dans la vie, il y a trois facteurs : le talent, la chance, le travail. Avec deux de ces facteurs, on peut réussir. Mais l’idéal est de disposer des trois », nous enseigne l’artiste et écrivain français Bernard Werber.

Il est donc évident que le succès est en tout et partout ; il suffit juste d’y croire et vivre passionnément ce qu’on aime faire.

Edouard ADODE

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