CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : Le masque horrible du quartier latin de l’Afrique!

4 ans ago | Written by
15 139 vues
0 0

CHRONIQUE DES US ET COUTUMES

Le masque horrible du quartier latin de l’Afrique!

Parlant du sous-développement de l’Afrique, nous ne tardons pas à indexer le colon, pour ce qui concerne les pays francophones d’Afrique à l’instar de mon pays le Bénin, c’est la France. Un raisonnement qui parfois nous empêche de voir la réalité en face.

Certes, les atrocités de la colonisation en sont pour quelque chose dans la situation actuelle de mon continent. Mais en observant les autres pays, notamment les pays asiatiques, on se rend compte que seule la colonisation ne saurait justifier le sous-développement de l’Afrique. Puisque la plupart des pays asiatiques étaient dans les mêmes conditions que les pays africains dans les années 60, on ne pourra alors expliquer le retard de l’Afrique par la colonisation. Aujourd’hui, des faits prouvent à suffisance que l’ennemi de l’Afrique se sont les africains comme le disait l’autre.

Alors, il me plaît de ramener la situation à mon cher pays le Bénin en m’inspirant de cette célèbre pensée d’Emmanuel Mounier, dont la première partie renforce nos égos. Or, dans l’intégralité de sa déclaration, le philosophe voulait interpeller la conscience de chaque béninois à un changement de mentalité et de comportement envers son prochain. « Le Dahomey est le quartier latin de l’Afrique. Mais cet intellectualisme fait de méchanceté et de mesquinerie est de nature à retarder le développement du pays », avait remarqué le philosophe il y a plus d’un demi siècle.

Aujourd’hui cette déclaration illustre parfaitement les relations entre béninois, surtout dans les milieux professionnels. Le béninois se plait de voir les autres dans la médiocrité pourvu qu’il soit le seul à exceller. Dans le cas où il constate que son frère est dans un dynamisme qui pourra le propulser plus loin que lui, s’accrochant à son ancienneté ou son droit d’aînesse, use de tous les moyens possibles pour l’empêcher d’y arriver.

Ainsi, au lieu d’aider les autres à faire mieux que soi et reconnaître à sa juste valeur les efforts des autres, le béninois est prêt à saboter, à salir ou même à détruire l’image de l’autre. Au moment où la réussite de l’autre est un sujet de joie pour tous ailleurs ; au Bénin, certains pleurent de chagrin ou d’aigreur à la réussite de leur frère.

Un tour dans nos villages et le constat est clair. Combien sont ces fils ou filles qui ayant réussi leur vie en ville décident de retourner dans leur village pour aller construire une maison afin de changer l’image de leur milieu, mais au finish, ils sont fauchés par une mort qu’on ne saura expliquer et dans la fleur de l’âge. Par conséquent, nos villages comptent une floraison de maisons inachevées ou abandonnées tout simplement à cause de cette mesquinerie dont parlait Mounier.

Pire, il y a même des familles dans lesquelles le seuil maximum de réussite ne dépasse pas le niveau primaire et quiconque tente de faire la différence devient autre chose dont je m’interdits de citer ici. Ces familles sont fières de se distinguer par l’alcoolisme, la polygamie précoce et d’autres vices.

De même, quand le béninois présente ses félicitations à son frère qui a réussi dans un domaine donné, très peu sont ceux qui le font de bon cœur. Sinon dans la plupart des cas, le sourire du béninois doit faire peur puisqu’il est le plus souvent teinté d’hypocrisie et de méchanceté.

Ce tableau sombre et dommage est ce qui caractérise mon cher pays le Bénin. Et malheureusement, certains services de l’Etat dont je tais les noms, sont d’ailleurs réputés champions dans ce comportement qui n’honore guère la Nation. Ces services sont de véritables paniers aux crabes où l’on se veut réciproquement du mal. Les agents de ces services sont en permanence sur le qui vive. Ainsi, chacun court selon sa foi pour se préserver des griffes de ceux-là qui revendiquent à tout bout de champ le titre de ‘’doyen’’ dans ces services. Ce que ces gens au cœur noir oublient est que le malheur de l’autre ne leur apporte rien de bien, et que tout ce paie ici bas.

Il est important que le béninois se défasse de cette triste image qui n’est rien d’autre que le résultat de l’envie et de la jalousie comme essayait de le décrire Etienne de Jouy dans son roman L’Hermite de la Chaussée d’Antin quand il faisait dire à l’un de ses personnages, « l’envieux, jaloux de la réussite d’autrui, joint au ridicule celui de la méchanceté sans esprit ; vous l’entendrez dénigrer tous les talents, contester tous les succès, affaiblit tous les éloges, et renchérir sur toutes les critiques ».

Edouard ADODE

Article Categories:
A la une · Chronique des us et coutumes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru