CHRONIQUE DES US ET COUTUMES
Le vodoun violé et volé !
Il est un ensemble de croyances en une kyrielle de divinités représentées par des objets tirés de la nature. Le vodoun, une pure invention du génie de nos aïeux qui avant l’arrivée du blanc ont su trouver des moyens propres à eux pour communier avec les esprits et le Créateur. Ainsi, dans le panthéon vodoun au Bénin, chaque phénomène naturel est attribué à une divinité qui se manifeste de diverses manières à travers ses adeptes.
Toutefois, ce qui reste commun à tout le panthéon, est que chaque couvent voudoun reste le lieu par excellence de la conservation de nos danses, nos chants, de nos accoutrements hautement inspirés et des vertus des plantes. Cet aspect du vodoun demeure une force des religions endogènes peintes de diaboliques à causes des orgies qui les entourent. Des valeurs qui constituent également des atouts touristiques pour le Bénin, comme il est constaté chaque 10 janvier lors de la célébration de la fête des religions endogènes.
Alors, bien que nous sommes parvenus au rejet de ces religions de nos ancêtres sous l’influence des enseignements des croyances importées, il est impossible de dénier aux cultes ancestraux leurs valeurs culturelles qui d’ailleurs sont à fond exploitées dans la plupart des religions révélées en vogue au Bénin. Les rythmes, les danses, et les accoutrements vodoun font désormais partie intégrante des liturgie des églises qui pullulent dans nos rues. Plus loin, une bonne partie des chants vodoun sont transformés pour servir à merveille de louanges dans bon nombre d’églises. Ainsi, le vodoun reste une riche pépinière culturelle pour le Bénin. Raison pour laquelle, le vodoun se voit au quotidien volé par des profanes.
En dehors de ce constat supprenant, le vodoun est davantage volé par certains de ses adeptes qui ne cessent d’entretenir le flou autour de ces cultes afin de se faire pleine la poche. Ainsi, au nom du vodoun, on arnaque, on terrorise et on viole. Puisque les couvents sont transformés en des zones de non droit où les dignitaires se croient tout permis. Dans ce cafouillage qui prend de plus en plus d’ampleur au Bénin, plusieurs jeunes s’improvisent dignitaires et profitent de ce titre pour commettre d’autres actes ignobles qui n’honorent guère ces valeurs ancestrales.
Par ailleurs, même si le côté cultuel du vodoun reste la chose des initiés, sa face culturelle mérite d’être promue et modernisée dans la mesure du possible afin de remettre le vodoun à sa place malgré les multiples profanations dont il fait objet de la part de profanes comme initiés. C’est alors que le vodoun pourra devenir une véritable source de création de richesses par la valorisation de son côté culturel tout en laissant sa partie cultuelle aux seuls et vrais initiés qui en détiennent les secrets.
Edouard ADODE
