CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : Les grands remords d’après fête !

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CHRONIQUE DES US ET COUTUMES

Les grands remords d’après fête !

Voici le nouvel an qui commence dans l’ambiance d’hypocrisie traditionnelle que les hommes se sont créés afin de se sentir heureux pour quelques jours quand bien même la réalité est tout autre. Ainsi, tout le monde se voit emporter par la formulation des vœux souvent vagues sans aucun sens et même parfois à contre cœur et à contre temps. C’est la période de la grande comédie des adultes.

Encore une fois, la colonisation nous aide à tourner dos à nos réalités sous prétexte que nous sommes désormais très civilisés. Alors, l’intolérable devient mode parce que c’est que nous avons vu le blanc faire. Comme c’est la fête, on permet tout, juste pour faire plaisir aux autres. On n’oublie même ce qu’on est parce qu’étant dans l’euphorie de la fête. Des hommes se disant civilisés laissent même leurs épouses embrasser d’autres hommes voire même exécuter des pas de danse qui obligent hommes d’autrui et femmes d’autrui à être collés les uns aux autres. Ainsi, des femmes dans des tenues qui peuvent mettre tout homme normal dans tous ses états de jouissance, se retrouvent entre les bras d’un autre homme. Et c’est la fête ! Celui qui ne supporte pas d’habitude l’alcool, se donne le vilain luxe d’en consommer exagérément puisque s’estimant heureux d’avoir bouclé une année et entamé une nouvelle comme si c’était un exploit inédit, il se croit tout permis pour ce seul jour. Alors, on jacasse, on délire et on pette les plombs sous prétexte que c’est une manière de remercier Dieu.
D’autres dans leur insouciance aveugle, se mettent à faire des litanies moqueuses en se comparant à ceux qui sont dans les maisons carcérales, dans les hôpitaux et même à ceux qui ont répondu à l’appel éternel. Des situations qui, dans le sens normal des choses, peuvent arriver à tout individu qu’il soit pieux ou impies, qu’il soit habile ou moche, qu’il soit sage ou sot, qu’il soit riche ou pauvre. Alors, où est donc la raison de faire autant de bruit ?

Même s’il faut reconnaître que le fait de voir ce jour est une grâce ; dirons-nous que les autres jours de l’année ne sont pas aussi des moments de pure grâce ? Quelle ignobilité !
Pour les jeunes gens, c’est le moment des grands délires où on se croit tout permis. Combien sont ces filles qui ont eu à laisser leur virginité à un inconnu sous l’effet d’une gorgée d’alcool ? Combien sont ces jeunes hommes qui ont eu à se casser la tête après avoir rempli la panse des liqueurs d’origine douteuse déversées sur nos marchés ?
Certains parents ont même de la peine à surveiller leurs enfants pendant cette période. Alors, sous prétexte de la fête, les enfants se promènent de maison en maison gobant tout ce qu’on leur présente. Ils boivent tout, mangent tout et croquent tout, puisque c’est la fête.

Par conséquent, une fois la fête passée, bonjour les dégâts et les chapelets de remords. D’aucuns pour échouer dans les hôpitaux, d’autres face à d’autres énormes difficultés tout juste parce qu’on se refuse de voir la réalité au nom de la fête. Pour ces filles naïves, elles finissent par grossir l’effectif des grossesses non désirées qui aujourd’hui constituent un fléau pour la gent féminine. Et c’est en ce moment que nous clamons de manière vulgaire, « oh ! Que nous avons bien fêté ! » Quelle stupidité de l’homme noir !

Alors, il urge que chacun se redéfinisse la fête selon ses conditions sans oublier les exigences de nos nobles cultures ; et que nous cessons d’être trainés par le vent du conformisme aveugle avec pour résultats des remords à n’en point finir.

Edouard ADODE

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