CHRONIQUE DES US ET COUTUMES
Zozibini Tunzi, la flamme de la beauté noire !
D’une silhouette longiligne, avec un sourire laissant entrevoir ses dents blanches serrées les unes contre les autres et fixées sur ces gencives noires, et au teint naturel d’ébène, la digne descendante de Chaka Zoulou, Zozibini Tunzi aux cheveux courts crépus naturels, a ébloui les yeux des chercheurs de beauté de l’univers parmi plus de 90 créatures aux long cheveux et de toutes couleurs. Avec son teint noir naturel hérité de ses aïeux, sans additifs et bien éclatant, Zozibini Tunzi a su supplanter toutes ses concurrentes qui ne voyaient que l’obscurité de la désormais Miss Univers 2019. Son regard projetait hospitalité, humilité et fierté d’être une africaine bon teint et pure race des vaillantes amazones. De sa voix splendide au timbre semblable à celle de Myriam Makeba et d’Angélique Kidjo, elle distillait des mots envoûtants qui en rajoutaient à sa beauté déjà éblouissante laissant les membres de jury sans voix avec un air hébété. Zozibini Tunzi âgée seulement de 26 ans a simplement révélé tout un continent à l’univers.
Désormais, Zozibini Tunzi est une icône de la beauté universelle, une représentation de la beauté noire longtemps dénaturée par des faux stéréotypes qui faisaient croire que le teint noir est tout, sauf signe de beauté. A cause de ces faux stéréotypes, on a longtemps cru que la fée a été toujours une blanche aux cheveux longs, et le teint noir pour la diablesse de nos rêves chimériques. Ainsi, par ignorance, certaines filles africaines détruisent leur naturelle beauté cherchant à ressembler à la fée des contes qui d’ailleurs n’a jamais existé. De même, elles ne conçoivent pas que leurs cheveux crépus portent une mine d’or qui ajoute un éclat particulier à leur beauté inégalable. Zozibini Tunzi l’a d’ailleurs regretté lors de son couronnement quand elle disait, « j’ai grandi dans un monde où une femme comme moi, avec mon type de peau et mon type de cheveux, n’a jamais été considérée comme étant belle ».
Le couronnement de Zozibini Tunzi doit sonner en Afrique comme un réveil identitaire du continent berceau de l’humanité. Les africains doivent désormais savoir que notre teint ne fait pas de nous les moins beaux de la terre, ni les moins intelligents d’entre les créatures. Au contraire, nous sommes la crème de la créature, et la mine en qui le bon Dieu a enfoui d’énormes richesses. C’est donc l’heure de l’acceptation, de l’affirmation et de la démonstration de notre négritude comme l’ont tant rêvé Aimé Césaire, Léopold Sedar Senghor, Léon Gontran Damas et les vaillants défenseurs de l »’African personnality » représentés dans ma mémoire de petit nègre par Wolé Soyinka.
Il est donc temps que l’africain cesse de se définir par rapport aux non-africains. Nous sommes nous mêmes, et tant que nous n’allons pas nous accepter comme nous sommes, nous ne serons jamais acceptés des autres.
Zozibini Tunzi, l’étoile d’Afrique, descends vers le fleuve Congo, monte sur les chaînes de l’Atacora, parcours le désert du Sahel, va dire à tes sœurs la richesse de ce teint noir qu’elles haïssent et détruisent à coup de produits chimiques ; montre leur l’éclat de tes cheveux crépus qu’elles essaient de cacher par des mèches brésiliennes ou indiennes. Va, va et dis leur qu’elles sont toutes belles, rondes, minces, courtes comme élancées. Joins-toi à maman Angélique Kidjo et dites leur la vérité qu’elles fuient ; dites leur qu’elles sont noires et resteront noires pour toujours.
Edouard ADODE