Le classement 2020 de Reporter Sans Frontières (Rsf) sur la liberté de presse dans 180 pays du monde a été rendu public le mardi 21 avril dernier. Selon le rapport du Rsf, le Bénin occupe la 113e place et perd 17 points. Le classement des années 2018 et 2019 ont clairement montré que le Bénin a complètement régressé en matière de liberté de presse avec respectivement 96e et 84e. Le même rapport évoque que la Tanzanie (124e, – 6) et le Bénin (113e, – 17), « connaissent des reculs très importants. Arrestations et détentions arbitraires de longue durée sont en recrudescence sur le continent, à l’instar des attaques, notamment en ligne, et de nouvelles lois répressives qui, au nom de la lutte contre la désinformation ou de la cybercriminalité, peuvent être utilisées pour restreindre abusivement la liberté d’information ». C’est dire que l’effort pour avoir des journalistes de qualité, libre et indépendant, reste encore une utopie. Ce tableau pas gai explique que pendant ces trois dernières années au pays de Patrice Talon, la liberté des journalistes est menacée.
Face à cette triste réalité, il serait préférable que les députés à l’Assemblée Nationale révisent le code numérique au Bénin. Cette loi trop corsée qui a pénalisé tant de journalistes et organes de presse. En attendant, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac) doit pour sa part, jouer davantage son rôle celui de régulation des médias en organisant des séances de vulgarisation sur le code de l’information et de la communication au Bénin ainsi que le code du numérique. Les organisations des professionnels des médias doivent accentuer la veille sur le traitement de l’information dans les organes de presse. Toutefois, les journalistes doivent faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de leur fonction en se démarquant des activistes des réseaux sociaux.
Wilfried AGNINNIN
