COMPOSITION DE LA DICTÉE AU CEP PROCHAIN
Les enseignants de Parakou se préparent dans l’incertitude
Le gouvernement de la rupture sous le leadership du président Patrice Talon a réinstauré à partir de la rentrée scolaire 2018-2019, la dictée au cours primaire. A cet effet, cette discipline autrefois délaissée, est désormais retenue pour l’examen du Certificat d’Étude Primaire (Cep) du juin prochain. Dans les Écoles Primaires Publiques (Epp) de la ville de Parakou, les enseignants mettent déjà les bouchées doubles pour la réussite de cette discipline. Cependant, quelques inquiétudes planent encore quant à la forme de l’épreuve et le caractère éliminatoire ou non de cette discipline.
Wilfried AGNINNIN (Stg)
La dictée sera effective à l’examen du Cep prochain au Bénin. Ainsi, en a décidé le ministre de l’enseignement maternel et primaire Salimane Karimou lors de son message adressé aux acteurs de l’éducation primaire le 16 septembre 2018. L’objectif de cette mesure selon le ministre est « d’apprendre des innovations d’envergure à partir de cette nouvelle rentrée pour rester en harmonie avec les réalités de notre temps et rendre l’éducation véritablement bonne et utile aux générations présentes et futures ». La dictée vient aussi renforcer le processus enseignement, apprentissage et évaluation.
Les instituteurs de la ville de Parakou préparent bien leurs écoliers du Cours Moyen deuxième année (Cm2) à affronter les épreuves de la dictée de l’examen du Cep prochain. De l’École Primaire Publique Ocbn en passant par l’Epp Dépôt à celle de Wansirou les préparations vont bon train.C’est ce qu’a confié d’ailleurs Léonie Babatoundé directrice de l’Epp Wasirou groupe B. « Depuis la rentrée scolaire nous avons appris qu’il aura la dictée au Cep cette année. De ce fait, on a commencé dès le début de l’année avec la dictée. Très tôt les matins avant de dispenser d’autres disciplines, nous commençons avec la dictée. On se prépare très bien », explique-t-elle. Certaines dictées sont recommandées dans l’emploi du temps. Il s’agit, « de la dictée préparée. Ce que nous avons l’habitude de faire tous les matins en préparant un texte sur un thème donné », a-t-elle ajouté. Selon elle, depuis la réintégration de la dictée au primaire, le niveau d’étude des écoliers a connu une amélioration.
Il n’y a pas que les enseignants qui se préparent, les écoliers aussi sont dans la danse. « Je me prépare bien pour la dictée à l’examen du Cep prochain. Arriver à la maison, mon grand frère me fait la dictée pour corriger ce que j’ai raté à l’école », a fait savoir Sidiratou Donkora, écolière au Cm2 à l’Epp Wansirou B. Delphine Sagbadja écolière dans cette même école, aime bien la dictée et prend déjà ses dispositions pour tirer son épingle du jeu.
Des incertitudes sur l’effectivité de la mesure
Cependant, des incompréhensions et incertitudes pèsent toujours sur cette reforme au niveau de certains instituteurs quant à la forme à donner à cette épreuve de dictée. « Aucune note ne nous est parvenue pour nous notifier de l’affectivité et de la forme de l’épreuve. On ne sait pas si ça serait éliminatoire ou non, seul le gouvernement sait pour le moment. Peut-être lors du tirage des épreuves de l’éducation sportive et du dessin, on saura davantage », s’imagine une institutrice de la ville de Parakou. Selon elle, le gouvernement est allé loin en commençant cette dictée avec les classes de Cm2 et d’un seul coup enchaîné avec les examens. Un instituteur rencontré également le jeudi 21 mars dernier, dans une école de Parakou est aussi dans le doute. « Nous nous préparons quand même et nous préparons également nos écoliers. Mais nous ne savons pas si ça serait effectif parce que pour le moment nous n’avons pas l’information sur la composition de l’épreuve », se désole-t-il.
L’épreuve de la dictée au Certificat d’étude primaire de juin prochain, sera-t-elle éliminatoire ou non ? La question reste toujours posée.
Quotidien Daabaaru, leader de la presse écrite dans le septentrion