CONFLIT ENTRE ÉLEVEURS ET AGRICULTEURS DANS LE BORGOU : Le préfet Cissé en fait une préoccupation majeure . Les acteurs mis devant leurs responsabilités

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Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont de plus en plus récurrents dans la commune de Tchaourou, département du Borgou. Le dernier en date est celui du jeudi 2 juin où deux vies ont été perdues dans la localité de Tékparou, arrondissement de Tchatchou. Une situation qui ne laisse guère indifférente l’autorité départementale, le préfet du Borgou Djibril Mama Cissé qui se pose maintes questions. Pourquoi tant de difficultés dans la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs ? Que faire pour tourner cette page sombre ? Que prévoit le code pastoral en la matière ? Afin de trouver des approches de solutions auxdites interrogations, le préfet Cissé a organisé une séance dans la soirée du mercredi 8 juin 2022. Cette séance qui s’est tenue à la salle de conférence de la préfecture a connu la présence de tous les acteurs de la chaîne de la transhumance au Bénin. Autour d’une même table, ils ont discuté du sujet sans langue de bois pour l’éradication du phénomène.

Étaient présents à la séance, le Chargé de Mission du Président de la République Nazaire Hounonkpè, le
Procureur du Tribunal de Première Instance de Première Classe de Parakou Amadou Bachirou Assouma, le Directeur Départemental de la Police Républicaine du Borgou, l’Officier des Droits de l’Homme (Odr), le Directeur Départemental des Affaires Intérieures et de la Sécurité Publique (Ddaisp) Borgou/Alibori, le Directeur Départemental de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche du Borgou (Ddaep), le Président de l’Union Départementale des Éleveurs (Udp). Ont également répondu présents, le Président de l’Union Départementale des Organisations Professionnelles des Eleveurs de Ruminants Borgou-Alibori (Udoper), le Président de l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (Apess), les chefs d’unité de police du département, le maire de la commune de Tchaourou, les chefs d’arrondissement de la commune, des représentants de la communauté Peulh, agriculteurs originaires de l’Atacora et bien d’autres personnalités.

Des participants

Au début de la séance, le préfet Cissé a émis le vœu de la voir connaître un aboutissement heureux avec l’assurance que les tensions soient apaisées. Pour lui, les éleveurs et agriculteurs sont appelés à vivre ensemble et rien ne saurait justifier ce bras de fer.

L’invite et l’assurance du Chargé de Mission du Président Talon

Dans son intervention, le Chargé de Mission du Président de la République Nazaire Hounonkpè a salué cette initiative du préfet qui s’inscrit dans la dynamique du Chef de l’État. «La question de la paix publique, la sécurité, la quiétude, préoccupe le chef de l’État à telle enseigne qu’il en fait une priorité ou la priorité des priorités.», a-t-il indiqué en précisant qu’aucun développement n’est possible sans la paix. Pour lui, il faut que les populations cultivent l’esprit de tolérance et du pardon. Il a fait part des dispositions prises par le gouvernement pour lutter contre les conflits entre agriculteurs et éleveurs à travers la création d’un comité qui s’occupe des questions de sécurité liées à l’activité agricole et celle d’élevage. Il a invité les protagonistes à souvent s’adresser aux chefs village, chefs d’arrondissement, maires, à la police républicaine, au préfet, au tribunal et autres et d’éviter de se venger. Il n’a pas manqué de rappeler que chacun doit jouer pleinement sa partition, surtout les élus communaux et locaux car la terre ne devrait pas être une source de conflit.

Procureur et Ddaisp

Le Procureur met chacun devant ses responsabilités

Chacun prendra ses responsabilités parce-que trop c’est trop, selon le Procureur du Tribunal de Première Instance de Première Classe de Parakou Bachirou Amadou Assouma. Pour lui, il faut que ça cesse, ce phénomène qui fait de morts.

Les interventions ont tourné autour de ce qui motive une frange de la population, surtout les éleveurs à vite engager les bagarres. Il ressort donc que la plupart de ces éleveurs s’adonne à la consommation des produits psychotropes qui les rendent rapidement nerveux et les prédisposent à agir pour un oui ou un non. On retient aussi que la plupart des éleveurs sont des mineurs, ce qu’interdit le code pastoral. D’ailleurs, des articles de ce code ont été lus publiquement pour montrer la gravité des actes que posent les populations.

Le préfet Djibril Mama Cissé

L’appel du préfet Cissé

En conclusion, le préfet Djibril Mama Cissé a exprimé sa gratitude à l’endroit du Chargé de Mission du Président, du Procureur du Tribunal de Parakou, de l’Officier des Droits de l’Homme et tous ceux qui ont répondu présent à cette activité. « Nous serons intransigeants , intransigeants, toutes les fois que ces hommes que vous voyez là (parlant des chefs d’unité de police ndlr) auront à subir quelque velléité que ce soit, d’où qu’elle vienne de la part des populations», a martelé l’autorité préfectorale en soutien aux chefs d’unité de police pour les efforts fournis. Pour Djibril Mama Cissé, il y a plusieurs voies de recours pour poser son problème et il est temps d’éviter de se faire justice. Il compte sur le sens de responsabilité des uns et des autres.

Il faut noter qu’une minute de silence a été observée pour honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans ces conflits à l’entame de la séance.

Wahabou ISSIFOU

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