CONSIDÉRÉE COMME SIGNE D’AISANCE, L’obésité, le grand portail des maladies cardiovasculaires

5 ans ago | Written by
34 417 vues
0 0

Pour le commun des béninois, avoir de l’embonpoint est un signe extérieur de l’aisance ou de l’opulence d’un individu. Cependant, loin de l’expression d’une richesse ou du bonheur, l’obésité se présente comme le signal d’un organisme qui côtoie une mort prématurée par l’entremise de plusieurs maladies notamment celles cardiovasculaires. Face à cette situation désagréable, il urge de prendre des précautions pour garder la ligne dans l’opulence ou dans la disette.

Edouard ADODE

Le poids normal d’un individu doit être en fonction de sa taille. Ainsi pour déterminer l’Indice de Masse Corporelle (Imc), le rapport du poids sur la taille au carré est la formule qu’utilise les spécialistes de la santé pour se rendre compte de la normalité ou non du poids d’un individu. Par ce calcul, les médecins arrivent à détecter l’obésité chez l’individu.

Ce qui est considéré comme un problème de santé publique au Bénin.
Si l’obésité est un problème sanitaire pour les specialistes de la santé, elle est considérée comme le signe extérieur d’aisance et d’opulence chez un homme dans la société béninoise. Pour la plupart du temps, l’on mesure les conditions de vie d’un individu par sa corpulence.

Ainsi, plus une personne a de l’embonpoint et plus elle est considérée comme une personne aisée. Cette manière de voir les choses semble pousser plusieurs personnes à chercher par tous les voies et moyens à gagner plus de poids coûte que coûte. « Deux ans après mon mariage quand ma maman m’a rendu visite, elle n’était pas contente parce que je n’avais pas grossi. Elle se lamentait à tout moment. Mon mari était obligé de m’acheter des médicaments pour que je grossisse », témoigne Adiza D.

Ce témoignage a été confirmé par Jérôme la soixantaine rencontré dans un centre de santé de Parakou pour se faire soigner. IL a dit avoir été encouragé par ses parents et amis qui l’appréciaient quand il a commencé par gagner du poids. Au finish, il s’est laissé aller et aujourd’hui, « je traîne le surpoids comme une croix », reconnaît-il amèrement.

Les variantes d’obésité

Selon le calcul de l’Imc, il existe plusieurs catégories d’obésité suivant les tranches de résultats obtenus. Comme tente de l’expliquer docteur Géraud Apovo, médecin généraliste en service dans un Centre Médical Communautaire de Gogounou. D’ailleurs, il définit l’obésité comme « une accumulation de tissu adipeux avec altération de la santé ou plus simplement un excès de masse grasse altérant la santé. Classiquement, elle est déterminée par l’indice de Masse Corporelle (Imc) qu’on calcule à travers la formule: Imc=poids (kg)/ (taille(m)) ².»

Il déduit par la suite les différentes catégories d’obésité qu’on peut rencontrer. « Lorsque l’Imc est entre 19 et 24kg/m², il s’agit d’un sujet de corpulence normale. Entre 25 et 29kg/m², on parle de surpoids ou de surcharge pondérale. L’obésité proprement dite est à partir de 30kg/m² d’Imc et là encore il faut distinguer : l’obésité modérée, 30-34kg/m², l’obésité sévère, 35-39kg/m², l’obésité très sévère ou morbide, 40kg/m² et plus ».

Le docteur appuie ses démonstrations par un cas pratique. « Par exemple, prenons le cas d’un homme de 1,75m de taille et qui pèse 80kg. Son IMC= 80kg/(1,75m)²=26,12kg/m² on dira que cet homme est en surpoids », a-t-il fait savoir.

Les facteurs favorisant l’obésité

« Quand j’ai commencé par utiliser les médicaments, je mangeais plus que j’avais l’habitude de le faire et dormais beaucoup. Après quelques semaines, je suis devenue grosse », a expliqué dame Adiza. De son côté, le vieux Jérôme indique son travail comme le facteur ayant favorisé son embonpoint. « Je travaillais au service des impôts. Je passais plus de temps dans un bureau climatisé et je n’avais pratiquement plus de temps pour une activité sportive », a-t-il fait savoir. C’est là quelques situations qui auraient favorisé l’obésité chez ces personnes.

Pour le docteur, plusieurs facteurs environnementaux prédisposent à l’obésité. Il en cite quelques uns, « une alimentation déséquilibrée avec consommation abusive d’aliments riches en calories comme les aliments gras, le sucre blanc raffiné, le lait, la consommation excessive du sel, certains médicaments des pathologies endocriniennes, des comportements alimentaires pathologiques, telles que la boulimie incontrôlable et le syndrome de polyphagie nocturne. Le stress, la dépression et le manque d’activité physique ». Plus loin, le spécialiste de santé fait remarquer qu’il y a également des facteurs héréditaires pouvant favoriser l’obésité. « Il a été établi que la surcharge pondérale et l’obésité ont tendance à se concentrer dans une famille.

Le risque d’obésité est environ deux à huit fois plus élevé chez un individu présentant des antécédents familiaux d’obésité comparativement aux individus sans histoire familiale d’obésité », a-t-il laissé entendre.

Les conséquences de cet état de chose

Qu’elle soit d’origine héréditaire ou comportementale, l’obésité est un véritable danger pour l’organisme. Elle consiste une porte ouverte pour les maladies cardiovasculaires et bien d’autres affections. Yvonne une patiente rencontrée dans un centre de traitement du diabète, établit un lien entre sa maladie de diabète et son obésité. Ce qui est d’ailleurs confirmé par le docteur Apovo.

Ainsi, des troubles respiratoires avec des essoufflements, des acnés du sommeil, des douleurs rhumatologiques ; non prise en charge, l’obésité peut entraîner des complications cardiovasculaires avec risque d’hypertension artérielle, d’insuffisance cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, les arthroses de toute sorte.

Au delà de ces risques sanitaires, l’obésité va jusqu’à causer à ses victimes d’autres répercussions sociales. Ainsi, une personne obèse prouve souvent des ressentiments par rapport à sa forme. « J’ai souvent honte de sortir avec mes amis. L’autre chose est que j’ai souvent de la peine à trouver mes tenues sur le marché surtout mes dessous franchement…», regrette Adiza.

Pour éviter d’être obèse, il est important de veiller sur son alimentation et aimer pratiquer un exercice physique. Il urge d’éviter une vie de sédentarisme.

Article Categories:
A la une · Santé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru