CONSOMMATION DE DROGUES AU SEIN DE LA COUCHE JUVENILE : La force dans les muscles, la mort au bout des doigts

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. Les implications d’un phénomène qui décime la jeunesse

. L’urgente nécessité d’arrêter la saignée

Autrefois consommée dans des coins cachés et connus uniquement des adeptes, la drogue se présente de plus en plus sous plusieurs formes rendant ainsi sa consommation presque vulgaire comme tout autre produit. Elle devient par conséquent le quotidien de plusieurs jeunes qui y trouvent un refuge face à certains maux liés à la société moderne tels que le chômage, l’oisiveté, le rejet, la frustration, la déception et pleins d’autres. Vu l’ampleur que prend ce phénomène dans la société, la situation devient inquiétante et suscite des interrogations sur l’avenir de la jeunesse et celui du Bénin.

Barnabas OROU KOUMAN

Tramol, para blindé, marijuana, cocaïne, héroïne…voici quelques noms de stupéfiants qu’on rencontre sur le marché. Autrefois connue sous sa forme d’herbe, la drogue change aujourd’hui d’apparence et se fait rapprocher davantage des consommateurs, élargissant ainsi le cercle de ses accros. La drogue se définit généralement comme toute substance psychotrope provoquant le plus souvent une dépendance et utilisée pour modifier son état mental. La drogue consommée au Bénin varie des comprimés non autorisés à la poudre (cocaïne et héroïne) en passant par l’injection. Même si ces deux dernières formes semblent exclusivement être réservées aux personnes d’une certaine aisance financière, les autres formes sont à la portée de toutes les bourses. La drogue selon Christian Kpozé psychologue et responsable de l’Ong Ades (Association pour le Développement par l’Education et la Santé Psychique) est, « l’ensemble des stupéfiants qui a un effet sur le neuro-pallium, qui agit négativement sur le cerveau de manière à ce que celui qui en prend, soit dans un état second ; un état qui l’amène à croire qu’il est capable de tout». Sa consommation dans la société prend une proportion inquiétante surtout dans le rang de la jeunesse qui est normalement le fer de lance de tout développement. Elle semble devenir le carburant sans lequel certains jeunes restent incapables de tout effort physique ou mental. Ainsi, la consommation de la drogue se repend et embrasse à grande vitesse les bras valides de la Nation non seulement dans les ghettos mais également à côté des habitations dans des boutiques de vente de liqueurs et autres, à des coûts très accessibles comme le témoigne Michael, un consommateur de la drogue résidant à Parakou, « je prends beaucoup de choses. Je prends le tramol, éléphant, para blindé, et de l’herbe. Les médicaments là sont moins chers, même avec 25f, on peut trouver. C’est l’herbe qui commence à partir de 200f, 300f ». Face à cette situation, le décryptage des causes s’impose pour la prise des mesures adéquates en vue de son éradication.

Les sources d’un mal doux et ses conséquences

Les causes de ce mal sont multiples et diverses, allant du suivisme aux problèmes d’ordre socio-économique et moral des consommateurs. Pour le psychologue Christian Kpozé, « ce sont les problèmes qui les poussent à la consommation de drogues, la mauvaise éducation, la non considération, la culpabilisation, les mauvaises fréquentations et surtout le chômage ». Ces propos du psychologue, sont confirmés par les témoignages de quelques consommateurs rencontrés dans la ville de Parakou. Thierry L. affirme, « j’ai commencé quand j’étais en classe de troisième. C’était après une déception amoureuse. J’ai commencé par l’alcool… c’est après qu’un ami m’a conduit dedans. Et depuis ce temps j’en consomme quand j’ai un petit souci même à l’université ». A Paul Kougbè un ancien consommateur ayant abandonné d’ajouter, « c’est très simple, j’ai commencé la drogue à l’âge de 17 ans par la voyoucratie. Mes amis du quartier et moi, on fumait de la marijuana ». Voilà qui est dit, la consommation de la drogue se présente donc comme une panacée aux problèmes des jeunes. Bien qu’étant conscients des risques liés à cette consommation dont ils finissent par être dépendants, ces jeunes éprouvent assez de peines à s’en départir, en s’exposant ainsi à plusieurs dangers. En premier lieu, on constate une dépendance systématique à la drogue chez les consommateurs qui du coup ne peuvent rien faire sans en consommer. « Pour les chargements et déchargements, c’est tramol je prends, deux ou trois, c’est bon… j’en prends tous les jours car lorsque je cesse, j’ai mal au corps », confie Michael consommateur et docker. « Ça me permet aussi de me concentrer pour étudier. Je sais que ce n’est pas bien, mais j’ai du mal à arrêter », ajoute Thierry. En dehors de la dépendance, la consommation de la drogue, « agit négativement sur le neuro pallium, le cerveau, le cervelet et autres… ça peut finir par détruire tout le système céphalique, vous serez presqu’insensible à tout », renchérit le psychologue. Cela peut facilement déboucher sur des cas de folie, parfois attribués à tort à la sorcellerie ou autres forces occultes. En second lieu, la consommation de la drogue constitue également une source d’insécurité, selon les dires du commissaire central de la ville de Parakou, Barnabé B. Amagbégnon, « la consommation de la drogue est un fléau qui décime la jeunesse d’une part, mais également favorise la commission d’infraction par certains individus mal intentionnés ». On en déduit donc que la drogue est un véritable cancer qui ronge en douceur la jeunesse. Des mesures idoines doivent être prises pour véritablement circonscrire le mal dans la société.

La marijuana

Comme le suggère le psychologue, des structures devraient être implantées partout visant la récupération de ces jeunes toxicomanes. Vu que la majorité des jeunes toxicomanes sont parfois issus des grossesses précoces ou en sont auteurs, des structures sur tout le plan national pour aider les mariés à gérer leurs différends, s’avèrent nécessaires. Le gouvernement doit donc prendre à bras le corps cette problématique qui mine le développement du pays, car la relève s’assumera par la jeunesse. L’accompagnement des jeunes dépendants de la drogue à travers des sensibilisations et des séances de rééducation s’impose également. Les parents doivent redoubler d’ardeur et de vigilance dans l’éducation des enfants. La jeunesse par-dessus tout doit comprendre que se droguer ne soustrait pas l’homme de ses problèmes mais le plonge davantage dans d’autres ennuis qui le précipitent à la tombe.

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