CONSULTATION PRÉNATALE DE GROUPE DANS L’ATLANTIQUE : Une technique pour mieux préparer la venue du nouveau-né .Nécessité de l’élargir à d’autres départements

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La Consultation Prénatale (Cpn) pendant la grossesse est en train de quitter l’étape traditionnelle d’un rendez-vous privé entre la femme enceinte et son médecin pour un autre niveau en découverte, dans le département de l’Atlantique. La Consultation Prénatale de Groupe (Cpn-G) puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est la nouvelle méthode en expérimentation dans une vingtaine de centres de santé de ce département.

Selon le coordonnateur de l’expérimentation Dr Faustin Onikpo, la Cpn-G consiste en une évaluation périodique de l’évolution de la grossesse depuis la conception jusqu’à l’accouchement dans le but de prévenir ou de dépister et traiter à temps certaines anomalies chez la femme enceinte. « Elle permet d’apprendre plus facilement aux femmes du groupe, les choses essentielles qu’il faut connaître pour rester en bonne santé avec les bébés qu’elles portent. Elles peuvent évaluer entre elles leurs états de santé avant d’être reçues de façon plus rapide par la sage-femme. Elle donne ainsi l’occasion aux femmes du groupe d’échanger entre elles pour rechercher des solutions à tout ce qui pourrait les empêcher de respecter les bonnes pratiques enseignées et conseillées » a expliqué le médecin, aux confrères du quotidien “La Nation”.

Ainsi, assises dans un coin du centre de santé de Ouèdo dans la commune d’Abomey-Calavi, une dizaine de femmes en état de grossesse essaient dans une ambiance conviviale de se faire certains examens banals pour en savoir les unes sur l’état de santé des autres ; et se donner mutuellement des conseils pour un bon suivi de la grossesse. Celles d’entre elles ayant des préoccupations majeures essaient de les poser pour que les approches de solutions soient partagées en groupe. Ces actes pourtant banals qui s’inscrivent dans le cadre de la Cpn-G permettent à ces femmes, surtout aux plus jeunes, de capitaliser un certain nombre de conseils bénéfiques pour leur santé. À en croire le coordonnateur, ces séances sont organisées tous les mois à la maternité et regroupent des femmes enceintes ayant approximativement le même âge gestationnel.

Les femmes bénéficiaires ne manquent pas de saluer cette initiative qui pour elles, permet de se redécouvrir pour mieux conduire sa grossesse. Grâce à la Cpn-G, nombre de ces femmes savent désormais comment s’y prendre pour mesurer leur tension artérielle et détecter les signes d’alerte auxquels une femme enceinte doit faire attention.

Nécessité de généraliser la méthode pour plus d’impact

C’est un secret de polichinelle. La Consultation Prénatale (Cpn) en elle-même est un acte très important au cours duquel une panoplie de soins de santé notamment le diagnostic, le dépistage et la prévention des maladies sont offerts aux femmes enceintes. L’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) recommande quatre Cpn au cours de la grossesse. Malheureusement, cette recommandation est difficilement observée par les femmes enceintes au Bénin en général et en milieu rural en particulier. Selon les chiffres avancés par le quotidien du service public, la proportion de femmes ayant eu à faire quatre Cpn est de 52%. Ce pourcentage va jusqu’à 59% en milieu urbain contre 48% en milieu rural. Par ailleurs, le pourcentage de femmes n’ayant jamais pratiqué une consultation prénatale est deux fois plus élevé en milieu rural soit 14% contre 6% en milieu urbain. Au regard de ces statistiques peu reluisantes, la Cpn-G expérimentée sous l’égide du ministère de la santé avec l’appui de l’Usaid se présente comme une alternative pour inverser la tendance. Vu que les femmes ont plus de facilité à s’exprimer et parler de leurs problèmes communs en groupe, celles qui étaient réticentes à la Cpn seront plus convaincues de son importance en se retrouvant face à leurs semblables étant dans la même situation qu’elles. Par ailleurs, la Cpn-G offrant un cadre de dialogue libre et de partage d’expérience, des femmes enceintes se sentiront plus enclines à y participer afin de bénéficier des conseils pratiques pour bien vivre leur période de grossesse. D’où la nécessité d’élargir cette expérience qui, au-delà de tout, permettra de changer la mentalité de certaines femmes autour de la Cpn.

Samira ZAKARI

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