CORONAVIRUS ET FERMETURE DES FRONTIÈRES NIGÉRIANES : Une double peine pour les commerçants . Bientôt un an de statu quo

4 ans ago | Written by
16 607 vues
0 0

 

Depuis août 2019, la République fédérale du Nigeria a fermé ses frontières terrestres avec plusieurs pays notamment le Bénin. Bientôt près un an que cette situation perdure et les conséquences restent toujours tangibles aussi bien du côté de l’État béninois que des commerçants. Malgré les négociations entre les deux camps, la situation reste inchangée. Pire, l’apparition de la pandémie du coronavirus est venue rajouter aux répercussions économiques. Une double peine pour les commerçants qui appellent les deux États à trouver un terrain d’entente.

Wilfried AGNINNIN

Les frontières nigérianes avec le Bénin restent toujours fermées depuis le 21 août 2019. A travers cette fermeture, les autorités nigérianes entendent mettre fin à la contrebande, notamment celle du riz ou de poulets surgelés en provenance du Bénin et qui traversent illégalement leurs frontières perméables. Cette situation inquiète de plus en plus les acteurs économiques et porte un coup à l’économie locale.
Pour le chef chargeur parc Kabor-Parakou, Ganiou Abdou, depuis la fermeture des frontières Nigérianes en août 2019, rien n’a changé, les activités sont au ralenti. « Depuis la fermeture des frontières on ne peut pas dire que quelque chose a changé jusqu’aujourd’hui. Si vous regardez le parc vous verrez que les véhicules sont garés », s’est-il désolé. A l’en croire, les conducteurs de véhicules et les commerçants n’ont accès qu’aux marchés secondaires situés avant les frontières. « Ce sont les petits marchés de Kika, Kabor, Kpassa, Kokobè que nous fréquentons un peu un peu. Après Kabor la voie est bloquée », a-t-il fait savoir. Le chef chargeur Ganiou Abdou invite les autorités des deux pays à trouver un terrain d’entente face à la crise. Selon la Banque mondiale, l’économie béninoise est fortement tributaire du commerce de transit avec le Nigeria qui représente environ 20% de son Pib.

Le statu quo, malgré les négociations

Les présidents Patrice Talon et Muhamadu Buhari s’étaient rencontrés fin août 2019 à la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (Ticad) pour échanger sur le sujet. Après les échanges, les deux hommes d’État n’ont pas trouvé un terrain d’entente à la situation. Or, des délégations ministérielles du Bénin, du Nigéria et du Niger se sont rencontrées à Abuja une semaine avant la Ticad pour tenter de trouver une solution à la crise.

Ce que dit la Cédeao

Face à la fermeture des frontières du Nigéria, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao) n’est pas restée insensible. L’institution a d’ailleurs mené des démarches pour garantir le libre-échange entre les deux États. Ainsi, le samedi 15 février dernier, les quinze pays membres de la Cédeao se sont réunis à Ouagadougou au Burkina-Faso pour trouver des solutions réalistes à court terme à la fermeture des frontières terrestres du Nigéria.
Selon la déclaration du général de corps d’armée nigérien, Salou Djibo rapportée par le magazine Jeune Afrique, « la fermeture des frontières terrestres du Nigéria aux marchandises est très préoccupante car elle touche aux fondements même de notre communauté, à savoir la libre circulation des personnes et des biens ». A l’en croire, « la fermeture unilatérale des frontières va à l’encontre de tous les traités commerciaux et de libre circulation signés par le Nigéria dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ».
La crise économique due à la fermeture des frontières Nigérianes depuis août 2019 continue d’avoir des répercussions sur les États concernés. Il va falloir que les autorités de ces pays trouvent un consensus afin de valoriser la libre circulation des personnes et des biens comme indiqué dans le protocole de la Cédeao.

Article Categories:
A la une · Économie · Internationale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru