L’égoïsme, c’est le mot qui résume au mieux l’attitude des cadres du septentrion béninois qui sont à la base de plusieurs maux dont souffre cette région depuis des décennies. Bienvenue dans une région où ses intellectuels sont le contraire de leurs ancêtres. L’histoire du Nord Bénin rapporte à un peuple brave, courageux, intègre et surtout fier. Malheureusement, aujourd’hui, les élites de cette région sont tout le contraire. Rien que des incapables, incapables de s’assumer ou de s’affirmer, incapables du moindre combat pour les générations à venir. Bienvenue dans la région sans porte-flambeau, sans leader, sans repère et naturellement sans lendemain. Les larmes aux yeux, voici les maux qui minent la région septentrionale du Bénin qui est malade de ses cadres.
La perte de l’identité
La première maladie dont souffrent les cadres de la région septentrionale du Bénin est la perte de leurs racines. Ils sont nombreux, ces familles d’intellectuels Baatonu, Boo, Wama, Yom, Ditamari, et bien d’autres qui une fois hors de leur région abandonnent, nom, langue et tradition pour adopter autres réalités. Ils sont nombreux ces cadres du septentrion dont les enfants ne parlent plus leur langue maternelle. Ils sont pleins à Parakou, Bohicon, Porto-Novo, Calavi, Cotonou et dans plusieurs autres localités dont les enfants ne connaissent même pas le village d’où ils sont originaires. Ils sont des milliers de foyers dont les enfants ne parlent plus leur langue maternelle. Ils sont nombreux qui ne connaissent plus rien du visage que présentent les fêtes traditionnelles de la Gaani, du Donkonrou, Difonni et j’en oublie.
L’égoïsme
L’homme du Nord aime dire que c’est lui et plus personne. D’où le refus de promouvoir quelqu’un d’autre car son souhait est d’être toujours celui chez qui tout le monde vient demander. C’est ce comportement qui fait qu’il ne parvient souvent pas à promouvoir les siens. C’est d’ailleurs pour cela, que contrairement aux cadres d’autres régions, ceux du septentrion n’ont jamais de dauphins.
La méchanceté ou le manque de solidarité
La méchanceté est forcément la résultante de l’égoïsme car pour parvenir à régner seul, il faut d’abord éteindre les autres. D’où les coups bas, les intrigues, les combats visibles et invisibles.
La thérapie qui s’impose
Un retour aux valeurs est aujourd’hui indispensable. Les cadres du septentrion doivent rechercher en eux la fierté, la bravoure, la dignité et l’amour du travail bien fait. Il faut apprendre à s’accepter, à s’aimer et la solidarité et l’union ne seront plus qu’une simple formalité. Il faut repartir au village, avec la famille, il faut s’intéresser aux fêtes traditionnelles de son village, il faut chercher à connaître les autres cadres de sa localité et asseoir un brassage, il faut apprendre aux enfants leur histoire, leur langue et leurs valeurs. C’est peut-être tard pour beaucoup, mais il est possible de faire des efforts pour les générations à venir car c’est à l’aune du développement de chaque région que le Bénin sera meilleur.
Aujourd’hui, il y a plus de 60 années que le Bénin est indépendant malheureusement le septentrion traîne des tares plus graves que celles de l’époque coloniale. Il est temps que les cadres de cette région se regardent dans la glace et fassent un bilan, une étude comparative pour voir en quoi ils aident leur région. Il est temps que le cadre du Nord retrouve sa bravoure, son courage et son intégrité. Dans chaque ethnie du septentrion, il y a l’entraide, la culture de la solidarité et de l’union. Ce sont des valeurs indispensables au développement d’une communauté. Il faut revenir à la source intarissable de nos valeurs culturelles, cultuelles et traditionnelles. Réveillez le Bio Guerra, le Saka Yérima et le Kaba qui est en vous.
Barnabas OROU KOUMAN BOK
