DEFECATION A L’AIR LIBRE AU BENIN : Une vieille pratique qui met à mal la santé publique . Des sanctions s’imposent

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DEFECATION A L’AIR LIBRE AU BENIN

Une vieille pratique qui met à mal la santé publique

. Des sanctions s’imposent

Que ce soit dans les grandes villes ou les hameaux, la défécation à l’air libre constitue une vieille pratique encore ancrée dans les habitudes d’une frange de la population béninoise. Les espaces publics, les terrains vides, le long des murs des maisons, des écoles, des hôpitaux, des marchés et autres sont pris d’assaut par des individus pour y déposer leurs excréta. Malgré l’existence de la loi N° 87-015 du 21 Septembre 1987 portant Code de l’hygiène publique et les actions de certaines Organisations Non Gouvernementales, le phénomène continue d’exister. Face à cette attitude des populations, en dehors de l’accompagnement des autorités, des sanctions s’imposent pour sauver l’environnement et la santé publique.

Barnabas OROU KOUMAN

L’article 20 de la loi N° 87-015 du 21 Septembre 1987 portant Code de l’Hygiène Publique en République du Bénin a été clair, «  Tout propriétaire doit pourvoir son habitation de dispositifs d’évacuation des excréta et des eaux usées ménagères à savoir, latrines, fosses septiques et puisards ». Le 61 aussi interdit de déféquer sur les places publiques. Mais force est de constater le contraire au sein des populations. Comme raisons évoquées selon Mickaïla Sidi Mama Chabi, environnementaliste et directeur du foncier et de l’environnement de la mairie de Parakou, ce phénomène serait dû à l’absence ou l’insuffisance d’infrastructures pouvant servir les populations pour leur besoin dans les ménages et les lieux publics. Le comportement aussi des populations qui malgré les nombreuses sensibilisations sur l’hygiène et l’assainissement serait à l’origine de cette pratique. Ainsi par ignorance et manque de moyens, les populations polluent l’environnement avec leurs excrétas.

La conséquence directe de ce phénomène est non seulement environnementale avec la pollution des espaces, mais aussi sanitaire où après une averse, l’eau de ruissellement draine ces déchets au niveau des différents bas-fonds qui sont pour la plupart des localités, exploités pour la production des cultures maraichères.

Ainsi, lorsque ces producteurs utilisent ces eaux souillées pour les cultures, ces dernières sont automatiquement contaminées ; ce qui a pour destination finale le plat des consommateurs. Conséquences, les puits, les marigots sont contaminés et les enfants, les animaux sont infectés et bienvenues aux maladies infectieuses, hydriques et autres.

Que font les gouvernants ?

Au-delà du fait que les différentes concessions ont l’obligation de construire des latrines, il revient également à l’administration publique d’installer certaines infrastructures dans les lieux publics. A la question de savoir par exemple ce que fait la mairie de Parakou dans ce sens, Mickaïla Sidi Mama Chabi a rappelé quelques latrines publiques construites dans les écoles, marchés et hôpitaux. Néanmoins il a reconnu qu’avec l’évolution démographique, le besoin existe toujours. Mais selon lui, la mairie de Parakou avec son partenaire Hollandais à travers le programme OmiDelta prévoit dans les jours à venir la réhabilitation des complexes sanitaires existants, la reconstruction de certains et la construction de plusieurs autres dans la ville et les zones périphériques identifiées.

Des sanctions s’imposent

Avant d’arriver à la construction de nouvelles infrastructures, il est nécessaire voire obligatoire que les individus, qui de mauvaise foi se donnent le vilain luxe de faire leur besoin n’importe où et n’importe comment soient sanctionnés. Selon l’article 146 de la loi sus citée, « Les infractions en matière d’hygiène sont constatées par procès-verbaux établis par les officiers de police judiciaire, les agents d’hygiène et les agents commissionnés assermentés. » mais malheureusement ces agents sont pour la plupart absents sur le terrain alors que l’article 157 dispose que ceux qui auront contrevenu aux dispositions de l’article 61 seront passibles d’une amende de 2.000 à 20.000 francs. Même si cette sanction reste trop molle, l’idéal serait de la respecter afin de préserver la santé des populations et leur environnement.

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