Le parti Union Progressiste (Up) a désormais un nouveau président. Il s’agit du professeur titulaire agrégé en droit Joseph Djogbénou. Il a été porté à la tête de cette formation politique de la mouvance présidentielle au détour d’une assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue le samedi 16 juillet 2022 à Cotonou. Un choix qui n’a pas surpris l’opinion publique. Quelques heures après sa démission de la présidence de la Cour Constitutionnelle (Cc), les observateurs de la vie politique nationale ont annoncé qu’il serait appelé à diriger le parti du baobab. Des supputations et spéculations qui ont été confirmées quelques jours plus tard. Même si la compétence du nouveau président n’est pas à remettre en cause, la précipitation avec laquelle sa désignation a été faite suscite moult commentaires au sein de l’opinion publique surtout au regard du contexte dans lequel cette décision a été prise.
Ancien député et ancien garde des sceaux, Joseph Fifamin Djogbenou dispose d’un carnet d’adresses en politique qui n’est pas à négliger. Mais il importe de se demander si c’est l’avocat de Patrice Talon qui est l’homme idéal pour remplacer le patriarche Bruno Amoussou. Il relève d’un truisme qu’aujourd’hui l’Union Progressiste est le plus grand parti politique au Bénin au regard de ses députés et élus communaux.
Et si ce parti a réussi à s’imposer dans la sphère politique nationale, c’est grâce au leadership de son ancien président Bruno Amoussou qui a su gérer le parti avec sagesse et tact. Loin de vouloir contester le choix porté sur le désormais ancien président de la haute juridiction du pays, Joseph Djogbenou est certes, un intellectuel avéré mais semble ne pas disposer de l’expérience politique pour diriger un tel parti de grande envergure. Parce qu’il faut quelqu’un de sage et d’expérimenté pour bien gérer les remords de certains militants qui ne se verront pas positionnés sur les listes électorales afin d’éviter la catastrophe.
Alors, l’on se demande si Joseph Djogbenou a été missionné pour un objectif précis où est un choix judicieux pour toujours garder très haut le flambeau de l’Up. De toute évidence, si ce choix résulte des calculs politiques sans tenir compte de l’expertise et du contexte, le parti du baobab risque de descendre de son piédestal. Le Bloc Républicain, Les Démocrates ainsi que bien d’autres formations politiques mèneront un combat rude pour crucifier l’Up au cours des prochaines échéances électorales.
Daniel KOUAGOU
