DÉTOURNEMENT ET CORRUPTION AU BÉNIN SOUS TALON : Plus rien n’effraie le béninois ?

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Dès son arrivée au pouvoir en 2016, le Chef de l’Etat Patrice Talon a affiché une volonté irréprochable d’enrayer la corruption, ce vieux démon qui habite les fonctionnaires de l’État à tous les niveaux. C’est dans ce cadre qu’a été créée en 2018, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) dont la mission est de traiter des cas de corruption et autres crimes économiques. Et depuis sa création, les prouesses réalisées par cette cour sont impressionnantes et témoignent de la volonté du chef à assainir l’administration publique. De plus en plus, des cas de fraudes sont dénichés et traités en mettant sur le banc des accusés, de hautes personnalités les plus insoupçonnées. Pour renforcer davantage la lutte, il a été créé tout récemment à la présidence de la République, la Cellule d’analyse et de traitement des Plaintes et Dénonciations (Cpd). Elle aura pour mission d’analyser les plaintes et dénonciations ainsi que les éléments de preuve fournis par les plaignants ou dénonciateurs; inciter les citoyens à surveiller la reddition des comptes par les personnes investies d’une parcelle de responsabilité et bien d’autres. Cependant, malgré cette pile de mesures et leurs victimes écrouées dans les maisons d’arrêt, l’on note chaque jour de nouveaux scandales comme si plus rien n’effraie le béninois sous Talon.

Samira ZAKARI

Malgré la traque des autorités pour décourager ce fléau qui ternit l’image de l’administration publique béninoise, l’on constate avec désolation que les fruits semblent ne pas encore tenir la promesse des fleurs. L’on est tenté de dire au regard de la situation que ça détourne encore plus à l’ère de la rupture que par le passé où des dispositions drastiques n’étaient pas véritablement prises pour décourager les cas de corruption. De plus en plus, des dossiers louches de gabegie financière sont dénoncés au sein de la fonction publique. Des individus continuent de s’ériger en tout puissant dans l’administration en pillant allègrement les maigres ressources de l’État sans s’en inquiéter. Le cas le plus récent de fraudes est celui relatif à la délivrance de passeport béninois à des non-nationaux. Un dossier dans lequel de grands noms de la Direction de l’Émigration et de l’Immigration (Dei) dont le directeur est cité. De rocambolesques révélations ont été faites par les mis en cause, trois camerounais, le lundi 7 février 2022 à l’ouverture du deuxième jour du procès à la Criet. À la barre, ils ont confié avoir versé une somme de 4 millions par passeport à un intermédiaire qui les a aidés à obtenir la nationalité béninoise à la Dei. De même, les scandales financiers à hauteur de 13,6 milliards de Fcfa à l’Agence Nationale des Transports Terrestres (Anatt) révélé en conseil des ministres du mercredi 7 juillet 2021 et de plus de 200 millions à l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (Ortb) actuellement en cours de traitement à la Criet en disent long.

Des dossiers plus croustillants les uns que les autres tant qu’on se demande si on est vraiment à l’ère de la rupture où aucun crime n’est resté impuni même s’il implique des proches du chef.

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Pourquoi cette multiplication des cas de corruption et de fraude dans l’administration ? Est-ce à dire que le béninois n’a vraiment peur de rien au point de défier l’autorité ? Pourtant à chaque affaire de corruption ou de fraude, des sanctions à la taille de la faute commise sont infligées aux coupables. Ou y a-t-il d’autres dessous qui échappent à la connaissance du béninois lambda dans ces affaires de mafia financière qui naissent chaque jour ? Autant de questions qui taraudent l’esprit des citoyens.

Il va falloir que le Chef de l’État renforce davantage la lutte en sanctionnant avec la dernière rigueur pour que l’administration soit totalement débarrassée de ses nationaux sans vergogne qui n’ont aucun respect pour la chose publique.

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