Le chef de l’État Patrice Talon a inauguré trois monuments à la veille du 62ème anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale. Il s’agit de la statue de Bio Guerra, de l’Amazone et du monument aux Dévoués. À cet effet, le conseiller communal de Kalalé, Abdou-Wahab Garba Say a fait une analyse par rapport à l’inauguration de ces trois monuments. Selon le spécialiste du développement local, c’est le « combat pour la liberté » qui a été célébré, en reconnaissance aux actions du passées d’une part, et magnifié d’autre part en tant qu’action à mener en tout temps par tout patriote. Lisez ci-dessous l’intégralité de son analyse.
Daniel KOUAGOU
Festivités du 62ème anniversaire de notre accession à l’indépendance : Merci au Président de la République !
Au-delà du beau et du très beau qui caractérisent les trois monuments emblématiques inaugurés de même que celui qui a prévalu au cours de défilé du 1er août 2022, les paroles prononcées et les intentions objectivement lisibles resteront toutes aussi des marqueurs de notre histoire.
Des paroles inscrites sur les épigraphes des monuments inaugurés à celles véhiculées dans les divers discours du chef de l’État, on peut retenir une seule chose : c’est le « COMBAT pour la LIBERTÉ » qui a été célébré, en reconnaissance aux actions du passées d’une part, et magnifié d’autre part en tant qu’ACTION à mener en tout temps par tout patriote.
Je suis parfaitement d’avis avec le chef de l’État pour cet hommage aux DEVOUÉS de la Nation, et aussi lorsqu’il nous rappelle la nécessité de compter notre histoire ; et même pour certaines faces d’elle, on n’a pas à en avoir honte ; car elle demeure notre histoire. Dans ce cadre j’ai une exhortation pour une pensé aux anciens militants du PCD lors des anniversaires de la Conférence des Forces Vives de février 1990. Apparemment, depuis un certain temps, les émissions réalisées dans les chaines de l’ORTB (radio et télévision) marquant cet anniversaire n’évoquent plus la lutte de ces compatriotes contre le parti unique du PRPB et leurs sacrifices consentis. Même si d’histoire, rien ne présageait de l’instauration d’un pluralisme politique sous leur gouvernance éventuelle, et étant donné que le PCD n’a pas eu cette opportunité pour être jugé sur cette hypothèse aujourd’hui, on ne peut que s’en tenir au leitmotiv de leur combat en faveur de la liberté politique consacrée, entre autres, dans le courant de leur lutte par la Conférence Nationale de février 1990. En tant que tel, n’oublions pas, à chaque fois, la part qui revient « César ».
Je me permets de le dire parce que le discours officiel, par la voix du porte-parole des Forces Armés Béninoises, au cours du défilé du 1er Août 2022, a reconnu le rôle majeur de la Conférence Nationale de février 1990 dans la restauration de la liberté politique à partir de laquelle le Bénin est l’exemple N°1, en Afrique avec rayonnement à travers le monde, de l’alternance démocratique et pacifique au sommet de l’État. Ce discours qui tranche nettement avec les propos de certaines personnalités, ces derniers temps, qui s’interrogent voire remettent en cause cette belle image accordée à la Conférence Nationale méritait d’être souligné avec force.
En ce moment où cette image du pays qui a fait la fierté de toutes et de tous, à l’intérieur comme à l’extérieur, est un peu écornée dans la mise en œuvre des réformes politiques engagées, la concrétisation des signes en faveur d’une probable décrispation totale, que les mots, les faits, les gestes ainsi que les rencontres chaleureuses ont laissés planer tout au long des trois jours des manifestations du 62ème anniversaire de notre indépendance, constitue aujourd’hui une Attente majeure qui devra se traduire par des élections inclusives.
A ce titre, Son Excellence Monsieur le Président de la République, vous êtes aujourd’hui comme le Général Mathieu KEREKOU au beau milieu de la Conférence Nationale où il fallait arbitrer entre les pressions venant des très proches et l’Attente de la grande majorité du Peuple. Les décisions qui ont fait les Grands-Hommes sont celles dans lesquelles leurs intérêts ont toujours été sacrifiés. Le nom des AMAZONES par exemple rayonnera pour l’éternité à cause certainement du choix difficile et UNIQUE pour leur GENRE, qu’elles ont accepté de prendre et d’assumer. En historien hors classe confirmé, Son Excellence Monsieur le Président de la République, vous le savez mieux que quiconque.
En tout état de cause, le Peuple a TOUJOURS ÉTÉ RECONNAISSANT ; car il n’est pas dupe même s’il a été souvent dupé. Son jugement n’a jamais souffert de manque de rationalité. Pour étayer ces affirmations, je vais rappeler deux faits :
Le cas KEREKOU après l’acceptation des conclusions de la Conférence Nationale. ‘’Chassé’’ du Palais de la Marina un an après la Conférence Nationale, il retrouvera le même palais cinq ans après par la même voie ; ressuscité par le Peuple jamais ingrat.
Après leur lutte et quand bien-même ils ont boycotté la Conférence Nationale (ce qui était vu par certains commune une erreur stratégique), lorsque le PCD, qui s’est conformé aux nouvelles lois pour devenir PCB, décida de participer aux législatives de 1995, c’est dans une ferveur populaire particulière que les électeurs d’Abomey-Calavi et de Cotonou (n’ayant pas en ce moment une connaissance claire des circonscriptions électorales) se sont mobilisés pour faire élire les candidats PCB. Leur échec étant venu malheureusement d’un comportement de système partisan (alliance contre-nature) de dernière minute que les électeurs n’ont pas tolérée. C’est dire que pour le mérite premier qu’on doit leur reconnaitre le Peuple leur a témoigné ce qui leur revenait.
C’est dire combien, Son Excellence Monsieur le Président de la République, la réalisation de l’Attente majeure d’élections inclusives, dans le contexte d’aujourd’hui, pour accompagner la transformation du pays, avec la quantité et la qualité des réalisations qui sont à votre actif, ne sera pas sans bénéfice pour vous ; tout comme vous l’avez prophétisé à l’endroit de Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française, le jour de la réception symbolique des 26 œuvres des Trésors Royaux du Bénin en France.
C’est à ce prix aussi que d’autres BIO GUERRA comme VOUS, vous succèderont à la tête de notre cher beau et paisible Pays le Bénin ; au fur et à mesure que sa destinée l’exigera.
Par ailleurs, quand on parle de système partisan ce n’est nullement lié au 250 ou 300 partis qu’on pouvait dénombrer dans les poches de leurs promoteurs respectifs. Malgré ce nombre de partis qu’on s’amuse à toujours avancer comme le symbole du système partisan, ce nombre n’en n’est rien du tout du Diable tant décrié. Ce Diable est seulement celui qui consiste à ne jamais maîtriser la position réelle du politicien même dans un contexte de trois partis. Notre expérience a montré, même qu’avec plus de 25 partis/candidats en lice pour une élection législative ou présidentielle, 80% des suffrages ont été toujours répartis sur 5 partis ou candidats.
Vive l’unité nationale entre toutes les filles et tous les fils du pays !
Bon congés à vous Son Excellence Monsieur le Président de la République et aux Membres de votre Gouvernement !
GARBA SAY Abdou-Wahab,
Conseiller communale Kalalé, Spécialiste du développement local
