EDITO : 20 ans de prison en cascade !

4 ans ago | Written by
12 734 vues
0 0

EDITO

20 ans de prison en cascade !

Après le magnat de la volaille au Bénin Sébastien Ajavon, l’ancien ministre des finances de Boni Yayi, Komi Koutché vient d’être situé sur son sort par la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet). Même si dans le fond de leurs dossiers, les chefs d’accusation ne sont pas les mêmes, les deux hommes semblent être liés par le destin quant au verdict. Puisque, chacun d’eux à essuyer 20 ans de réclusion criminelle selon le verdict de la Criet qui a scellé ainsi le sort de ces deux politiciens dont le désir de diriger un jour le Bénin est connu de tous.
Alors, comme par coïncidence, la ressemblance de ces deux verdicts venant de la même juridiction est ce qui étonne plus d’un des béninois. Déjà, plusieurs personnes trouvaient en cette cour, une juridiction créée sur mesure pour neutraliser certains adversaires politiques qui semblent gênants bien qu’a priori la mission confiée à cette cour est d’une grande noblesse et d’une grande utilité pour les finances publiques au Bénin. Ainsi, au regard du profil politique de ces deux condamnés de la Criet et la nature de la peine qui leur est infligée par contumace, le doute sur l’indépendance de la Criet semble être renforcé dans l’esprit de bon nombre de béninois.
Cependant, loin de toute considération politique, ces différents verdicts de la Criet ont un côté pédagogique très bénéfique pour la Nation. Puisque longtemps, le béninois a perdu la notion du respect du bien public. Par conséquent, face aux deniers publics, les cadres béninois ne songeaient qu’à comment se servir au lieu de servir le peuple. Alors, sans crainte, les deniers publics sont pillés au moment où le bas peuple manque de tout ; et les auteurs de ces crimes économiques ne sont pas inquiétés parce qu’ils savent qui pourront s’échapper à la justice des hommes ou au pire des cas écoper d’une peine dérisoire et continuer de jouir pleinement des fruits leur apatridie.
Donc, si la Criet peut continuer par distribuer en cascade cette peine de 20 ans de prison à d’autres auteurs de scandales financiers, et qui aujourd’hui se cachent sous leur manteau politique de l’heure, la conscience du respect du bien public sera la chose la mieux partagée au Bénin.

Edouard ADODE

Article Categories:
A la une · Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru