EDITO
26 objets d’art seulement ?
Le rapport sur le projet de restitution des objets d’art spoliés en Afrique a été officiellement remis au président de la France, Emmanuel Macron le vendredi 23 novembre dernier. Suite à ce rapport qui donne raison aux pays africains, Emmanuel Macron a annoncé renvoyer au Bénin 26 des objets d’art qui ont été des butins de guerre que le général Dodds avait ramené du palais d’Abomey en France après avoir vaincu le roi Béhanzin.
Mais, vu le nombre impressionnant d’objets d’art d’Afrique exposés dans le musée de Quai de Branly à Paris, le retour des 26 promis par Macron, semble être une taquinerie. Cette promesse et les conditions que la France exige des pays concernés avant d’entrer en possession des biens propres à leurs patrimoines culturels est purement une affirmation du néo-colonialisme. Ces objets qui ont été emportés dans des conditions non loin d’un vol, doivent normalement revenir dans leurs pays de départ sans aucune autre exigence. Si on reconnait que ces objets ont été volés ou spoliés, il ne devrait plus avoir de protocole pour leur restitution ! De plus, si les rapports entre le Bénin et la France, étaient des relations entre Etats égaux, la France n’aurait pas d’objections à faire dans ce dossier.
Aussi se pose le problème de l’originalité des objets qui seront renvoyés au Bénin. La France va-t-elle effectivement retourner les vrais objets d’art ? Puisque c’est possible de falsifier ces articles pour tenter de faire taire ces chefs d’Etats qui exigent ce retour, notamment le Président Patrice Talon du Bénin.
26, c’est insignifiant, mais ce n’est pas rien. Pour un début de restitution, cela est à encourager. Alors, le président Talon qui est l’initiateur de ce projet ne doit pas baisser la garde et doit veiller sans répit sur ce dossier par l’entremise de son ministre des affaires étrangères, Aurélien Agbénonci qui d’ailleurs est entrain de réussir un exploit historique pour le continent africain dans cette affaire.
Edouard ADODE
