EDITO : Azannaï, la pièce manquante ?

4 ans ago | Written by
14 297 vues
0 0

EDITO

Azannaï, la pièce manquante ?

Il est heureux de savoir que jusque-là le coronavirus n’a pas encore touché un seul béninois. C’est ce qu’on retient des différents bilans présentés de manière officielle même si pour l’heure certains béninois ont de la peine à ajouter foi à ces bilans qui sont quand même très reluisants. C’est peut-être la preuve de ce que les mesures prises par le gouvernement de Patrice Talon fonctionnent à merveille.
Mais, bien qu’officiellement les béninois soient épargnés du Covid-19, le Bénin vient quand même d’enregistrer deux pertes en vie humaine étroitement liées à cette pandémie qui fait ravage dans le monde entier. Un citoyen béninois a été tué par un militaire togolais tout simplement parce qu’il tentait de se rendre au Togo voisin qui a fermé ses frontières terrestres à cause du Covid-19, ce que le Bénin peine à faire. L’autre cas est celui de l’étudiant tué au cours de l’affrontement entre étudiants et forces de l’ordre sur le campus de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). Des étudiants qui exigeaient des autorités la cessation des cours afin de préserver leur vie en ce moment de grande pandémie.
Des événements malheureux qui pouvaient être évités si le gouvernement de Patrice Talon avait été attentif aux suggestions de certaines voix de l’opposition, surtout celle de Candide Azannaï qui, tel un prêcheur dans le désert, tirait la sonnette d’alarme en dénonçant la légèreté des mesures prises jusque-là. Le président de Restaurer l’Espoir avait très tôt suggéré en vain la fermeture des frontières, des écoles, centres de formation et autres.
Alors, c’est à croire qu’aucun membre du gouvernement ne voyait venir ces désastres que pourrait causer le Covid-19 au Bénin. Ou encore, aucun des ministres n’avait simplement pu réussir à convaincre le chef de l’Etat sur l’urgente nécessité de prendre ces mesures fortes.
Certes, ces mesures auront de graves conséquences sur l’économie béninoise, si elles étaient effectivement prises, mais elles auraient évité au peuple ce triste sort. Et c’est en cela que l’ancien ministre de la défense paraît encore plus utile pour la rupture car, il sait souvent faire certaines projections indispensables pour une bonne gouvernance. Il est donc clair que pour l’intérêt de la Nation, le divorce entre Talon et Azannaï ne devrait pas avoir lieu puisque bien étant parfois animé d’une saine folie, ce dernier reste une pièce maîtresse pour ce pouvoir audacieux.

Edouard ADODE

Article Categories:
A la une · Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru