ÉDITO
Banamè, une mauvaise haleine pour Talon!
Le Bénin ne cessera d’étonner le monde sur plusieurs plans. Si ce pays est plus connu pour sa démocratie et sa paix, il n’est pas pour autant inconnu pour certains hauts faits spirituels qui se produisent sur cette terre considérée comme le berceau du vodoun.
Parmi les insolites spirituelles les plus récentes au Bénin, figure en bonne place l’apparition depuis quelques années de la phénoménale ”Parfaite de Banamè”. Une fille dont l’origine ne cesse de susciter de vives polémiques.
Cependant, dès son apparition mystérieuse au Bénin, très tôt, Parfaite s’est révélée comme l’épicentre des prodiges qui drainent des milliers de béninois et d’étrangers vers sa colline sainte à Banamè. Mais le désaccord et le doute sur la personne de la thaumaturge, sont nés de son auto-déification.
Par coïncidence ou prophétie, celle qui est appelée ”dieu de Banamè”, a très tôt prédit l’élection du président Patrice Talon. Ce qui arriva contre toute attente. C’est là le début de la mauvaise haleine qui semble éloigner l’actuel chef de l’État d’une frange de sa population.
Bien que le chef d’État n’ait officiellement posé jusque-là aucun acte qui montre son affiliation à la nouvelle congrégation ”catholique” qui vient de naître au Bénin reniant l’autorité du pape romain, les populations ont tendance à considérer Patrice Talon comme un disciple de Parfaite traitée à tort ou à raison ”d’antichrist”. Par conséquent, l’église catholique de Banamè est pour la majorité des béninois, une secte qu’il faut fuir à tout prix.
Donc, si Parfaite s’affiche publiquement comme défenseur du chef de l’État en largant les opposants politiques, et que jusqu’à présent PatriceTalon garde le silence, sa mauvaise haleine ne fait qu’accroître. Tout récemment, avant les dernières législatives au Bénin, celle qui se fait appeler à cor et à cri ”dieu” a tenu des propos accerbes à l’endroit de la doyenne d’âge des députés, l’ancienne première dame de l’ère démocratique, Rosine Vieyra Soglo qui, d’ailleurs lui a répliqué par une sévère mise en gage. De même, entre l’ancien chef d’État Thomas Boni Yayi et ”dieu de Banamè” la situation reste très tendue.
Face à cette situation qui indigne bon nombre de ses concitoyens, il est temps que le Président Talon s’applique la thérapie adéquate pour finir avec cette haleine. Car, « qui ne dit rien, consent », a-t-on l’habitude de dire. Patrice Talon doit donc pouvoir rappeler à l’ordre celle qui se fait passer pour sa forteresse afin de revenir en odeur de sainteté avec le peuple, ceci au nom de la laïcité de la Nation.
Edouard ADODE
Je suis tout à faire d’accord avec vous sur ce point