EDITO : De l’escroquerie politique en perspective?

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De l’escroquerie politique en perspective?

Plus attentif que jamais, l’ancien président Dieudonné Soglo a donné de la voix quelques heures avant le vote de la révision de la constitution par la 8e législature. Dans sa sortie, le chef de fil de la Résistance a fait certaines remarques qui traduisent sa crainte du danger qui guette le Bénin suite à cet acte législatif que d’aucun qualifie d’historique et même d’héroïque.
Certes, même si tous les béninois savent que leur constitution traîne des carences révélées par le temps, elle reste pourtant le ciment qui renforce le lien d’appartenance à une même République malgré les diversités ethniques qui forment le Bénin. Ainsi, la voix de chaque béninois aussi infirme qu’elle soit, devrait compter pour la remise en cause de certains aspects de cette loi obtenue au prix d’innombrables luttes.

Alors, bien que certaines remarques de l’ancien président Soglo semblent apparemment être teintées d’utopie et d’esprit de vengeance pour son fils chéri, elles ne sont pas moins pertinentes au regard des expériences politiques de l’homme qui a été l’un des acteurs clés de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation. Ainsi, en dehors de la question de parrainage introduite dans la nouvelle constitution, celle relative aux élections générales laisse transparaître des inquiétudes pour l’avenir. C’est d’ailleurs ce qui semble justifier la déclaration de Soglo qui qualifie ces élections générales d’ « escroquerie politique » !

Le motif qui sous tend l’alignement des mandats pour des élections générales bien qu’il soit génial semble manquer de pertinence dans le début de sa mise en œuvre. Si effectivement, c’est le souci d’économiser les ressources à l’Etat, il serait bien que cette mesure soit mise en œuvre le plus tôt possible encore que la nouvelle constitution crée de nouvelles charges au trésor public à travers le poste de vice-président, l’augmentation du nombre de députés et la création de la cour des comptes. Ces données viennent dénaturer ce souci de faire faire de l’économie à la Nation. De même, par le biais du système de parrainage, le peuple verra son pouvoir démocratique émietter. Car, il sera tenu de choisir son président en fonction des intérêts des maires ou des députés dont l’indépendance reste toujours mitigée dans un contexte où l’espèce sonnante et trébuchante est la maîtresse du jeu politique.

Par conséquent, il serait bien que la voix de Soglo fasse écho dans la conscience patriotique des membres de la cour constitutionnelle lors de l’examen de chaque suggestion faite par l’Assemblée nationale dans cette constitution afin de sauver la démocratie béninoise déjà agonisante.

Edouard ADODE

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