EDITO : Dialogue aux calendes grecques !

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Dialogue aux calendes grecques !

Dans sa dernière adresse au peuple béninois après les législatives du 28 avril dernier, le chef de l’Etat Patrice Talon laissait entendre qu’il ferait tout possible pour renouer un dialogue franc et direct avec les acteurs politiques de tout bord surtout ceux de l’opposition pour la décrispation du climat sociopolitique. Mais juste après cette annonce qui semble démontrer une main tendue, la situation se complique davantage aggravant sans cesse le fossé entre le chef de l’Etat et les ténors de l’opposition que l’autre pourrait appeler opposition destructive, puisque qu’il existe désormais une opposition qui se veut constructive.
Certes, le Bénin est un pays de droit et quelles que soient les situations qui se présentent, force doit rester à la loi. Cependant, au vue de l’enjeu de l’heure qui est la recherche d’une porte de sortie pour la crise qui est en cours depuis un certain temps, la rigueur avec laquelle la justice conduit certains dossiers ayant rapport avec les ténors de l’opposition surtout l’interpellation de Guy Dossou Mitokpè et de l’ancien président de la République Thomas Boni Yayi, semble ne pas rendre service au chef de l’Etat Patrice Talon.
En plus, le dialogue souhaité par le chef de l’Etat aura de la peine à avoir lieu puisque le climat de méfiance est déjà à son paroxysme dans le rang de l’opposition qui craint de tomber dans un piège de ruse pour ne plus subir de rage. Par conséquent, la question d’un médiateur neutre à même de réconcilier les acteurs politiques se pose. Aujourd’hui ce genre de médiateur neutre semble ne plus exister à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, et même la conférence épiscopale qui propose sa médiation est loin de rassurer tous les camps puisque déjà l’opposition semble lui attribuer une couleur. Et même si on se disait qu’on peut en trouver hors du pays, la situation de la démocratie des autres pays de la région ne donne pas une garantie pour avoir confiance en qui que ce soit.
Alors face à cette situation dans laquelle tout semble quasiment impossible pour une véritable sortie de crise, le dialogue de Talon est renvoyé aux calendes grecques.

Edouard ADODE

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