ÉDITO : Du social sans goût !

4 ans ago | Written by
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Face aux affres de certaines mesures de lutte contre la Covid-19 au Bénin, le gouvernement béninois a enfin pensé à soulager la douleur des populations à travers une panoplie de mesures sociales. Ces mesures ont pour cibles certains corps de métiers estimés être les plus touchés et certaines couches sociales très vulnérables.
Une idée géniale qui montre le côté humain du Chef de l’État Patrice Talon partageant ainsi la douleur de son peuple tout comme un bon père de famille. Puisqu’en ces moments difficiles, il faut effectivement l’apport du gouvernement aux populations pour atténuer le choc reçu du fait de la dureté de certaines mesures prises par le chef de l’État pour éviter la propagation du virus.
Mais au vue du mode de distribution envisagé, cette batterie de mesures sociales est loin de soulager réellement la peine des béninois. Tout simplement parce que la plupart de ces mesures sont plus appropriées aux élites qu’au bas peuple. Dans un pays qui compte plus d’analphabètes que de lettrés, exiger une inscription en ligne avant de bénéficier d’une aide de l’État, relève déjà de l’élitisme excluant d’office une bonne frange des populations. Même en associant les centres de promotion sociale à cette opération d’identification, l’État ne pourra toucher en réalité qu’une infirme partie du peuple, puisque les centres de promotion sociale sont situés pour la plupart dans les centres villes, or le Bénin ne se limite point à ces zones plus où moins urbanisées. D’ailleurs, les ménages dits extrêmement pauvres ne sont pas souvent dans les centres urbains mais plutôt dans les hameaux les plus reculés.
Ce mode de social est un véritable piège pour le Chef de l’État Patrice Talon qui pourra créer un dédain dans le cœur de ses concitoyens non pris en compte par ces mesures du fait de leur formalisme à outrance. Or, le Chef de l’État aurait plus impacté les béninois en subventionnant par exemple certains produits de grande consommation tels que l’électricité, l’eau et certains produits pharmaceutiques de première nécessité.
De même, une telle action au niveau des produits vivriers de grande consommation, serait l’idéal en ces temps où les béninois sont dépités face à la cherté du maïs, du haricot, du gari et des huiles. A cela peut s’ajouter l’allègement des charges de fournitures scolaires aux parents à l’approche de la prochaine rentrée scolaire. Sans quoi, le social de Talon manquera du goût.

Edouard ADODE

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