EDITO
Et si le Bénin allait à l’école de l’Afrique du sud ?
Le 9 octobre dernier le président sud africain Cyril Ramaphosa a rendu public la lettre de démission de son ministre des finances Nhlanla Nene. C’était suite à son audition par la commission d’enquête dans l’affaire Gupta. Le désormais ex ministre des finances Nhlanla Nene a juste reconnu avoir pris du thé une fois chez les familles Gupta soupçonnée avoir gagné illégalement un marché public sous Jacob Zuma. Cette démission parait très banale comme si ceux-là ne gagnent pratiquement rien à des postes politiques dans leur pays.
Ces genres de situation qui se passent sous d’autres cieux doivent interpeller la conscience des dirigeants béninois. Le terme ‘’démission’’ semble ne jamais exister dans le »dictionnaire » béninois. De même le béninois semble ne pas avoir le sens de l’honneur. Dans l’histoire de ce pays, jamais quelqu’un n’a démissionné pour avoir été soupçonné d’une malversation. Au contraire, quand des cas de détournement de deniers publics ou de corruption semblent être avérés, les politiques du Bénin préfèrent faire obstruction à la justice en se refugiant à l’assemblée nationale sous la carapace de l’immunité parlementaire. En cas de persistance de la justice, le recours aux moyens peu recommandés, est noté pour étouffer ces genres de dossiers.
On ne doit pas avoir honte d’imiter le bon exemple. Il sera honorable, d’apprendre désormais au Bénin que des ministres, des directeurs de sociétés d’Etat ont commencé par démissionner pour des questions d’honneur. Et même des députés pourraient volontairement remettre en cause leur immunité pour laver leur honneur.
Imiter l’Afrique du sud, fera forcément grandir le Bénin.
Barnabas OROU KOUMAN