ÉDITO
Houngbédji gardera son logo pour rien?
S’il y a une chose que maître Adrien Houngbédji doit regretter d’avoir faite au cours de sa carrière politique, ce serait d’avoir recherché à conserver l’autonomie de son parti à l’ère des grands regroupements. En juriste bien averti, maître Adrien Houngbédji ne se serait pas laissé duper en votant les nouveaux textes électoraux à polémique, comme certains semblent lui reprocher. Car, au vue de ses expériences politiques et la densité de sa carrière professionnelle, le président du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) semble avoir tout ce qu’il lui faut pour apprécier les tenants et aboutissants d’une loi électorale encore à l’approche d’une échéance qui le concerne bien.
En plus, comme si le chef de l’État Patrice Talon pressentait le malheur qui pouvait s’abattre sur le Prd lors de l’application de ces nouveaux textes, l’avait exhorté à intégrer le Bloc Républicain. Et même en son temps, le Prd avait commencé les négociations pour cette fusion de survie. Mais hélas ! très tôt les conditions imposées par le Prd aux autres ne lui ont pas permis de se laisser phagocyter. Entre autres exigences du Prd en son temps, il y avait la question du logo ”arc-en-ciel” qui devrait être prédominant dans celui du Bloc autrefois en gestation. C’est d’ailleurs la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le Prd étant sûr de ses capacités politiques, a préféré vivre solitaire à ses risques et périls.
Le voilà désormais vers l’incapacité d’exister juridiquement, car à l’allure où vont les choses au niveau de l’Assemblée Nationale où le consensus est devenu la denrée rare; la chance de la non participation du Prd aux prochaines joutes électorales devient de plus en plus grande. Le dernier rapport de la commission des lois en dit d’ailleurs long. Ainsi, seul le dernier rendez-vous des députés pour une fois encore tenter de trouver ce mot sans lequel la porte des élections législatives ne pourra être ouverte au Prd et autres partis laissés sur le carreau, est pour demain jeudi. Et là encore, aucun signe ne présage pour le moment une sortie de crise.
Par conséquent, on dirait tout simplement que le Prd a réussi à conserver son logo pas pour aller aux élections avec, mais pour servir à orner les salons de ses barrons comme un vieux trophée de guerre.
Edouard ADODE
