EDITO : La campagne des grandes tricheries !

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Depuis le vendredi 1er mai dernier, le Bénin est dans le vent de la campagne électorale pour les communales et municipales du 17 mai prochain. Une campagne inédite compte tenu des conditions imposées par cette période où tout le monde craint la propagation du coronavirus.

Alors, conformément aux recommandations de l’exécutif après concertation des présidents des institutions étatiques, cette campagne doit être purement médiatique et surtout à travers des télévisions et radios déjà identifiées par la Haute Autorité de l’Audiovisuel de la Communication (Haac). Ainsi, en dehors de ces canaux, les candidats ne sont pas autorisés à utiliser d’autres presses pour atteindre leurs électorats. De même, le porte-à-porte est proscrit ainsi que les attroupements comme il était souvent noté pour des meetings et autres caravanes.

Mais de manière pratique, ces exigences sont loin d’être respectées à la lettre puisque les candidats et les électeurs étant déjà habitués au caractère festif de toute campagne électorale, ils ont l’impression d’être obligés de se servir de leurs mains pour marcher tandis qu’ils ont les membres postérieurs en forme. Le geste parait très grotesque et maladroit pour électeurs et candidats qui constituaient le clou des campagnes au Bénin.

Face à ces contraintes exorbitantes, les candidats sont obligés de violer clandestinement ces principes pour s’assurer que leurs messages touchent effectivement leurs cibles. Par conséquent, il n’est qu’un secret de Polichinelle de croire que cette campagne passera sans le porte-à-porte. De même, qu’on le veuille ou non, des regroupements de militants loin des cameras et micros se feront pour donner un tout petit peu du goût à cette campagne qui n’a pas l’air d’une.
Il est donc évident que cette campagne est celle de toutes les tricheries et dérives pour éviter le scénario de 2019, c’est-à-dire une élection à fort taux d’abstention. Une situation qui n’honore guère la démocratie béninoise.

Edouard ADODE

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