ÉDITO
La danse sacrée du pouvoir au Bénin
En arrachant le droit de grève aux travailleurs par une loi sévère, le chef de l’État Patrice Talon pensait finir avec l’animal sauvage qui donnait de l’insomnie à tous ses prédécesseurs. Dans l’histoire du Bénin démocratique, aucun président n’a eu la tâche facile dans la gestion du pouvoir. De Soglo à Boni Yayi, en passant par Mathieu Kérékou, chaque pouvoir a connu ses heures chaudes. Même si chacun de ces chefs d’Etat ont usé de leurs capacités et des moyens dont ils disposaient pour estimer avoir une gouvernance apaisée, aucun président n’a pu obtenir le laurier du peuple en fin d’exercice.
Cependant, avec la pression réformiste de Patrice Talon dès les premiers jours de son accession au pouvoir, le peuple s’était nourri d’espoir de ce que son règne sera différent des autres. D’ailleurs, c’est justement dans le même esprit que le chef de l’État a très tôt affaibli l’exercice du droit de grève au Bénin. Cette arme qui a plus agité les mandats précédents.
Mais contre toute attente, Talon tombe de plein pied dans ses heures chaudes à la tête de l’État. Même si pour le moment les scandales ne se font pas encore remarquer à l’ère de la rupture, sur le plan politique le pays est bien agité! Ce qui donne d’ailleurs de l’insomnie au chef de l’État Patrice Talon à l’instar de ses prédécesseurs lorsque les grèves battaient leur plein.
Il est clair que dans ce tintamarre qui est actuellement en cours dans le pays, difficile au chef de l’État de passer des nuits tranquilles. Par conséquent, Patrice Talon qui aurait cru échapper à la danse sacrée du pouvoir au Bénin, se voit au beau milieu du cercle.
Certes, l’homme a encore les coudées franches pour maîtriser la rythmique de la danse, mais ce qui est évident, il est déjà secoué par les forces de l’opposition même en absence de l’exercice du droit de grève.
Edouard ADODE
