EDITO
La fausse note de l’Aic
Au Bénin depuis l’avènement du nouveau départ, une nouvelle ère a sonné pour la culture du coton. Ainsi, depuis 2017, l’Association Interprofessionnelle du Coton (Aic) a pris l’heureuse initiative de célébrer les coton béninois. Cette fête a été instaurée pour encourager et détecter des talents dans le domaine du coton et aussi, encourager les coopératives qui travaillent à l’augmentation des productions. Une géniale idée qui mérite qu’on décerne à Mathieu Adjovi des lauriers.
Cependant, depuis la première édition de cette noble initiative, un constat autant désolant que révoltant se dégage et semble avoir la peau dure. Il s’agit en effet, de la couverture médiatique de cet événement.
Il est bien vrai et indiscutable que l’Aic est une structure privée qui par conséquent, est libre de mener ses activités comme elle l’entend avec qui elle veut au vu de ses objectifs. Mais, il est également vrai et incontestable que la culture du coton est en majorité la chose de la partie septentrionale du Bénin. Elle est faite par des populations de cette région depuis des décennies avec tout ce que cela implique comme conséquences sur la santé, l’environnement, l’économie et la société.
Fort de cela, il est inadmissible qu’on prétende célébrer les cotonculteurs dont la quasi-totalité proviennent du Nord du pays et écarter les organes de presse qui exercent dans cette région. C’est à la limite une insulte que de transporter toute la presse de la partie méridionale pour la couverture de la fête dite du coton et laisser les organes de presse basés dans la région de production de l’or blanc. Qui pour mieux parler du coton qu’un fils de cotonculteur? Qui pour rendre hommage à un cotonculteur que celui qui a été éduqué par l’argent du coton, celui qui subit les conséquences de la culture du coton?
Cet argent de l’Aic est l’argent des cotonculteurs, c’est l’argent des fils de cotonculteurs, c’est l’argent des zones de production du coton, c’est notre argent. Par conséquent, conviez nous quand il s’agit de l’utiliser pour rendre hommage aux cotonculteurs.
Barnabas OROU KOUMAN
Donnez à Cézar ce qui est à Cézar et à Dieu ce qui est à Dieu. S’ils vont vous lire et corriger l’injustice c’est bien.