Le chef de l’Etat béninois, Patrice Talon devra faire face très prochainement à une guerre des élites. Une bataille qui au regard de la composante de la classe politique proche de la mouvance, pourrait s’annoncer très épique. Si c’est vrai que l’opinion nationale attend toujours la candidature ou non de l’actuel locataire de la Marina à sa propre succession, aucun vrai garçon de l’écurie présidentielle n’a encore osé se porter candidat.
La machine au pouvoir semble maîtriser la classe politique qui la soutient. Sinon, à quelques mois de la présidentielle tant attendue de 2021, il est difficile de voir émerger un vrai leader capable de prendre son indépendance et de briguer à la magistrature suprême. Comme des enfants de cœur, la classe politique pro-mouvance est résignée et n’attend que la volonté du Chef.
A voir de près, la lutte sera âpre et l’on risque d’enregistrer des désertions au cas où l’autoroute serait libre. Patrice Talon, pas candidat, ouvrirait la porte à une flopée de candidatures au sein des partis qui le soutiennent. Un choc de gladiateurs qui risque de créer un séisme de magnitude 9. Inévitablement, le Bénin sera une fois encore sous les projecteurs.
Les frustrations notées lors des dernières élections législatives et communales pourraient refaire surface et pourraient prendre des allures de rendement de comptes. Patrice Talon, pas candidat, est certainement la goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase des alliés de la mouvance. Malgré la discipline et l’ordre apparent que projettent les partis pro-mouvance, une guerre de repositionnement des cadres, de leadership et de succession pourrait ébranler la rupture.
Loin d’être un oiseau de mauvais augure, cette hypothèse n’est à occulter. La ténacité et la cohésion de chacun des partis proches du pouvoir pourront conjurer ce mauvais sort, gage d’un Bénin démocratiquement stable.
Spero A. AKOVOGNON
