Dire que la résistance à Patrice Talon a mordu la poussière, n’est pas un secret vendu, mais plutôt une évidence connue de tous. Puisque le bilan de cette résistance est bien clair, elle n’a aucunement émoussé l’ardeur de Patrice Talon sur le chantier des réformes les plus audacieuses et les plus osées. Pire, les bruits de bottes, les menaces, les discours alarmistes et d’autres stratégies sévères mises en œuvre à l’interne comme à l’externe dans le but d’asphyxier ce pouvoir se sont montrés comme un coup d’épée dans l’eau.
Ainsi, le peuple avait même de la peine à déceler les vérités que cachaient les différentes déclarations de cette opposition. Tout simplement parce qu’elle semblait avoir choisi de peindre en noir tout ce qui se fait dans le pays pourvu qu’il soit griffé Talon.
Or, il aurait suffi à l’opposition béninoise de reconnaître de temps en temps à sa juste valeur ce qui se fait de bon et de beau dans le pays avant de relever les errances et les failles de la rupture, ce qui ne manque d’ailleurs pas puisque la perfection n’étant pas de ce monde. Une attitude qui donnerait plus de crédit et plus de sincérité aux actes de la résistance.
Mais longtemps, cette clé a manqué au combat politique de Azannaï et consorts rendant inefficaces toutes leurs initiatives qui en réalité ne visent qu’à servir de balises à un pouvoir qui livré à lui-même finira par étouffer le peuple avant de s’étouffer comme la révolution du général Mathieu Kérékou. Cette clé, l’ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo semble l’avoir retrouvée. Puisque avec sagesse, il a salué la réaction de Patrice Talon dans l’affaire dite Kpeidja. Ce qui ne diminue rien de son engagement à combattre les dérives de la rupture.
Alors, seule de telle réaction permettra à la résistance de marquer des points auprès des populations et contraindre le pouvoir à lui accorder une attention particulière.
Edouard ADODE
