ÉDITO
Le charme de la rupture !
Dans quelques mois, le premier et le dernier mandat de Patrice Talon selon sa volonté originelle – si éventuellement sa volonté permissive ne le domine à la dernière minute- serait à son terme. Et déjà ce régime qui paraît le plus long de tous les régimes au Bénin laisse voir un charme exceptionnel qui s’il pouvait faire école au niveau des gouvernements à venir serait un label pour le Bénin.
Aujourd’hui nul ne peut dénier au régime Talon le sérieux, la rigueur et le pragmatisme dans l’exécution du Programme d’Action de son Gouvernement. A quelques exceptions près, le gouvernement de la rupture se présente comme l’un des rares que le Bénin ait connu depuis son indépendance, et qui pose des actions bien planifiées pour des résultats prédéfinis. Ce qui d’ailleurs a permis au Bénin de tourner dos en un clin d’œil aux éléphants blancs et aux scandales financiers qui, dans un passé récent, s’étaient érigés en mode de gestion. Cette prouesse qui est à mettre à l’actif du chef de l’État Patrice Talon est le fruit de la qualité des hommes qui l’entourent, et qui en tout temps ne laissent aucune faille dans leur manière de conduire les affaires publiques. Même en face des pilules les plus amères à faire avaler au peuple, ces ministres tout comme le président de la République font taire leur cœur de chair pour écouter leur cœur de pierre. Aujourd’hui, bon nombre des réformes issues de ce caractère mi humain mi dieu enchantent le peuple et la communauté internationale.
Cependant, ce charme semble comporter certains gènes d’imperfections qui pourraient laisser la nation sur sa soif si rien n’est fait pour corriger le tir. Ainsi, dans le secteur de l’éducation, le gouvernement doit revoir les choses afin que l’école béninoise puisse véritablement sortir des sentiers battus. De même, tout comme les performances macroéconomiques séduisent les partenaires, il va falloir qu’au niveau micro, le bas peuple puisse ressentir les efforts du gouvernement.
Ainsi, même si la rupture passait en un seul mandat, elle sera fêtée pour son charme qu’elle aurait laissé.
Edouard ADODE
